1929-1953 : une fraternité extraordinaire au «173»
Claude Bézard, 84 ans, nous parle avec affection du «173» où il vécut de 1929 à 1953. Né dans une famille communiste impliquée dans la Résistance, il évoque pour nous l’engagement politique, la guerre et la fraternité qui régnaient entre tous les jeunes.
1969-2011 : trois générations à Hartmann
Découvrez les souvenirs de Corinne Cherfi, 44 ans, résidente de la cité de 1969 à 2011. Trois générations se sont succédées dans l’appartement familial. Voir la vidéo.
Salut la cité Hartmann ! Salut le « 173 » !
Le Plateau est un peu orphelin depuis quelques jours. Les six tours de brique rouge et béton gris ont disparu de la rue Marcel Hartmann. Leurs silhouettes familières, rappelant le passé ouvrier de la commune, ne surgissent plus à l’horizon. Mardi 13 mars, un peu avant midi, le dernier bâtiment est tombé, grignoté par la pince mécanique de l’entreprise de démolition. La parcelle n’était plus qu’un vaste enchevêtrement de morceaux de dalles, façades et armatures métalliques. Un chantier qui aura duré plus de six mois en raison notamment de travaux de désamiantage.
C’était l’une des plus anciennes cités d’Ivry. Elle avait été construite en 1929 par la Société de logements économiques pour familles nombreuses. En 1938, elle comptait 180 appartements et abritait 1 032 habitants dont 677 enfants ! Les locataires étaient des petits fonctionnaires ou des ouvriers. Une dizaine d’entre eux s’engagea dans la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale.
Au début des années 30, les habitations disposent d’un confort certain pour l’époque : un robinet d’eau froide, une cheminée pour se chauffer et des toilettes à la turque. Mais au fil du temps, les immeubles vont se dégrader, faute d’entretien. Une seule et réelle réhabilitation a lieu en 1978-79 avec l’installation de salles de bain et du chauffage central. Mais les bâtiments souffrent de problèmes d’isolation et d’infiltration récurrents.
Au milieu des années 2000, les locataires, avec à leurs côtés les élus ivryens, interrogent le nouveau bailleur - la Sadif (devenu aujourd’hui Immobilière 3F) - sur l’avenir de la cité. Après l’hypothèse d’une réhabilitation, le choix est fait de démolir en relogeant préalablement les locataires dans de nouveaux immeubles. En février 2011, c’est chose faite. Les anciens du « 173 » sont domiciliés 171 rue Marcel Hartmann ainsi qu’aux 7, 7 bis et 9 rue du Colombier.
Sur le terrain du « 173 », le chantier de démolition va prochainement céder le pas à celui d’une nouvelle construction : quatre-vingt-huit logements et un Relais d’assistantes maternelles devraient être inaugurés en 2013. Une page se tourne, une nouvelle s’écrit…
Catherine Mercadier
1935-1960 : le «173», une cité tout confort
Michel Orvelin habita le «173» rue Marcel Hartmann de 1935 à 1960. Il nous parle des appartements, des petits commerces, de la ferme du Fort… Il nous a confié un document inédit : un petit film qu'il réalisa de son balcon en 1950.
1930-1970 : le « 173 », une cité pour familles nombreuses
Angèle Padovani, 88 ans, a vécu de 1930 à 1970 au « 173 ». Elle se souvient de ces familles nombreuses qui habitaient au rez-de-chaussée, de la dure condition de la femme, de l’entraide entre voisins, mais aussi des grèves de 1936, de la guerre, de ceux qui ne sont jamais revenus…