Pierre, Jean, Charles RIGAUD
Né le 5 novembre 1910 à Paris (XVIIIe arr.), orphelin de guerre, Pierre Rigaud, domicilié à Villeurbanne (Rhône), adhéra en 1929 aux Jeunesses communistes (JC). En 1930, il devint secrétaire de la 7e Entente des J.C. à Lyon puis fut pressenti pour d'autres fonctions, à Paris. Membre du bureau de la Fédération des J.C., il fut particulièrement chargé, à partir de 1931, de la propagande antimilitariste.
Désigné en avril 1932 pour représenter les J.C.françaises au congrès de la Fédération des J.C. en Espagne, Pierre Rigaud fit en vain le voyage sous l'identité de Pierre Lesage car le congrès ne put avoir lieu. Il entra au bureau du secrétariat des J.C. à l'issue du congrès qui se tint les 11-16 juin suivants à Montigny-en-Gohenne (Pas-de-Calais). Ayant la responsabilité du journal L'Avant-Garde, il fit de fréquentes tournées en province.
Secrétaire des J.C. pour la région Paris-ouest à partir de novembre 1932, il fut délégué en septembre 1933 au congrès des jeunes contre la guerre et le fascisme qui eut lieu à Paris, à la Mutualité. Fin 1934, il fut envoyé à Rouen (Seine-Inférieure) où, dessinateur industriel chez Bréguet, il participa à la création de nombreuses cellules communistes. En décembre 1935, il devint permanent et eut la charge du secrétariat particulier de Maurice Thorez qu'il conserva jusqu'à la guerre. Il habitait alors Ivry-sur-Seine.
Réformé, il fut néanmoins mobilisé en 1939 à Nîmes et servit dans un régiment d'artillerie coloniale. Démobilisé en août 1940, il retrouva sa place chez Panhard qui l'avait embauché aux lendemains de la dissolution du Parti communiste. Responsable d'un groupe de l'Organisation spéciale, première organisation de lutte armée, qui prit part à des actions de sabotage, il fut arrêté le 5 octobre 1940 sur son lieu de travail pour propagande clandestine mais surtout pour avoir été le secrétaire de Maurice Thorez. Il fut interné successivement à Fontevrault, à Clairvaux puis, en janvier 1941, à Châteaubriant où il tint un journal de la vie du camp et enfin au camp de Compiègne. Pierre Rigaud fut fusillé le 7 mars 1942 à Carlepont (Oise) comme otage à la suite d'un attentat commis le 1er mars 1942 contre une sentinelle allemande.
Le nom de Pierre Rigaud a été donné à la rue Alexandre Pilleaud le 20 juin 1945.