Pierre (Colonel Fabien) GEORGES
Né le 21 janvier 1919 à Paris (XIXe arr.), fils d'un ouvrier boulanger, Pierre Georges fit son apprentissage de boulanger et, en 1933, à l'âge de quatorze ans, adhéra au 20e rayon des Jeunesses communistes. Il quitta la boulangerie pour travailler comme poseur de rivets sur les chantiers de chemins de fer de Villeneuve-le-Roi puis comme ajusteur aux Établissements Bréguet d'Aubervilliers.
Pierre Georges partit comme volontaire pour l'Espagne en octobre 1936 et, le mois suivant, s'engagea à Madrid dans les Brigades internationales. Sa participation aux opérations militaires, en particulier en Aragon au printemps 1938, lui valut d'être blessé à trois reprises. Revenu en France, il fut élu au comité national des Jeunesses communistes.
Il fut appréhendé le 3 décembre 1939 avec son épouse et sept autres militants pour confection et distribution de tracts communistes. Il bénéficia d'un non-lieu le 6 mai 1940 mais l'administration décida de son internement administratif au centre de séjour surveillé de Baillet. En juin 1940, il réussit à décrocher un wagon qui emmenait les prisonniers à Bordeaux et à s'échapper. Il se rendit à Marseille, prit contact avec des dirigeants communistes qui lui confièrent la responsabilité des Jeunesses communistes du Sud-Est puis "Fredo" comme on l'appelait alors, partit à Paris pour rejoindre la direction nationale des Jeunesses communistes. Quelques mois plus tard, le Parti communiste le chargea d'organiser un groupe armé. Il réalisa lui-même le premier attentat meurtrier contre les troupes d'occupation en abattant un officier de la Kriegmarine, le 21 août 1941, au métro Barbès. Ayant échappé de peu à l'arrestation, il partit le 8 mars 1942 en Franche-Comté et s'affirma, sous le nom de guerre de colonel Fabien, comme un remarquable chef FTP. La police l'arrêta le 30 novembre 1942 au métro République puis le livra aux Allemands. Emprisonné à Fresnes puis à Dijon, il s'évada du Fort de Romainville en mai 1943 puis continua la lutte contre l'occupant. Il organisa des maquis dans les Vosges, en Haute-Saône et dans le Centre-Nord.
Après avoir participé à la Libération de Paris, le colonel Fabien rassembla un groupe de cinq cents hommes pour continuer la lutte contre l'armée allemande avec les forces françaises et alliées. Sa troupe devint un régiment rattaché à la division Patton et engagé dans la campagne d'Alsace pendant l'hiver 1944. Le 27 décembre 1944, il trouva la mort à son poste de commandement situé à Habsheim, près de Mulhouse.
Le 20 juin 1945, le conseil municipal d'Ivry donna le nom du colonel Fabien au boulevard Louis Lemoine.