Édouard CLERVILLE
Né le 4 mars 1898 à Pandrigues (Corrèze), Édouard Clerville habitait, au lendemain de la Première Guerre mondiale, le quartier d'Ivry-Port. Tourneur, il travailla avec son père à la Compagnie française de matériel de chemin de fer puis dans un magasin de papiers peints du Faubourg Saint-Antoine dont il fut renvoyé pour avoir fait grève le 1er mai 1922. L'année suivante, il fonda aux établissements André Kolle, le premier syndicat du papier peint. Mis à pied à nouveau pour son action syndicale, il devint parqueteur puis ouvrit un commerce de fruits et légumes.
Sportif, il pratiquait lui-même la course à pied et le football, Édouard Clerville participa à la création de l'Union sportive du Travail d'Ivry (USTI) dont il fut le secrétaire de 1921 à 1933. Il était aussi un des Ivryens à militer aux Jeunesses socialistes.
Avec sa femme, il fut à l'origine du "Groupe libre d'études sociales d'Ivry-sur-Seine" qui organisait des rencontres entre ouvriers et étudiants, notamment protestants et libertaires. C'est à ce titre qu'il créa une colonie de vacances en Suisse puis dans le Jura qui fonctionna jusqu'en 1939.
Les Clerville accueillirent de nombreux réfugiés, allemands et espagnols qui fuyaient soit la montée du fascisme soit le général Franco, dans leur épicerie située rue Jules Coutant (aujourd'hui rue Danielle Casanova).
En 1943, Édouard Clerville entra dans les FTPF. Chef de groupe, il était responsable du ravitaillement de la ville. C'est au cours d'une mission que lui avait confiée le Comité local de Libération qu'il trouva la mort le 23 août 1944. À la Libération, une plaque commémorative fut apposée devant la mairie. Le nom d' Édouard Clerville fut donné à un stade d'Ivry, rue Lucien Selva, construit en 1952.
Sa femme, Lucienne Richard née le 19 septembre 1898 à Paris (XVIIIe arr.), fut trésorière de l'USTI qu'elle avait contribué à créer, notamment avec son frère Gaston Richard, élu conseiller municipal d'Ivry en 1925. Elle mourut le 2 mars 1984 à Fleury-Mérogis (Essonne).