« Ce 4 juillet, il y a eu deux discours : l’un de droite, voire d’extrême droite qui réclame un tour de vis sécuritaire […] et un discours de gauche qui propose de s’attaquer aux discriminations. » Dans une lettre envoyée le 7 juillet au président de la République, Philippe Bouyssou résumait par ces mots la teneur de la rencontre qui s’est tenue le 4 juillet à l’Élysée. Ce jour-là, Emmanuel Macron avait invité 220 autres édiles dont les communes ont été touchées par la flambée de violences qui a suivi la mort de Nahel, 17 ans, tué le 27 juin à Nanterre par un policier lors d’un contrôle routier.
Rappelons qu’à Ivry, la mairie a été attaquée au niveau du rez-de-chaussée et a subi une tentative d’effraction. Des commerces ont aussi été saccagés et pillés, des poubelles et des véhicules incendiés. Deux rassemblements se sont tenus devant l’hôtel de ville les 29 juin et 3 juillet, notamment pour appeler à l’apaisement et à la justice.
Présent à la rencontre avec le président de la République, le maire d’Ivry a regretté « l’absence totale de structuration du débat » et le manque de réponse sur les questions de fond. Considérant l’urgence de la situation, il formule donc par écrit ses propositions. Il affirme notamment la nécessité d’intégrer les effectifs de la police municipale à ceux de la police nationale afin de créer « une véritable police de proximité », l’abrogation immédiate de la loi Cazeneuve de 2017 « responsable de l’augmentation du nombre de décès suite à des refus d’obtempérer » ou encore l’amplification de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbains) contraignant les villes à atteindre 35% de logement social.
En conclusion, Philippe Bouyssou invite Emmanuel Macron à poursuivre le débat à Ivry, avec les habitants.
Lire la lettre de Philippe Bouyssou, maire d’Ivry, à Emmanuel Macron, président de la République.