Dix équipages de caisses à savon se sont succédé samedi 10 juin sur le circuit improvisé depuis le haut de la rue Jean Trémoulet jusqu’au carrefour avec la rue Jean Bonnefoix. Soit un parcours de 280 mètres avec 10 à 15 mètres de dénivelés, des rangées de bottes de paille pour obstacles et un beau virage !

« Nous avons choisi d’organiser une course de caisses à savon, qui est un événement rassembleur et qui permet de sensibiliser à la seconde vie des déchets de manière ludique,raconte Mathis Marcel, 19 ans, en 2e année de classe préparatoire intégrée à l’École supérieure d'informatique électronique automatique (Esiea), située rue Maurice Thorez. Ce projet est né lors d’un cours de Projet de formation humaine, un enseignement qui a pour but de nous former à la gestion de projet. À partir des 17 objectifs de développement durable, celui qui a retenu notre attention était ‟établir des modes de production et consommation durables.ˮ» Outre Mathis, figuraient huit autres étudiants du groupe DévelUp, organisateur de ce projet qui s’inscrit dans le cycle de formation de ces futurs ingénieurs^*.

Rappelons qu’une caisse à savon est un véhicule sans moteur qui se déplace par la seule force de la pesanteur. Souvent utilisée comme jeu d'enfants, elle est aussi employée pour courir de véritables compétitions sportives. Un partenariat a été noué avec Leroy-Merlin pour la mise en place d’ateliers de construction. Les caisses ont été fabriquées à partir d’un maximum de matériaux recyclés par les participants à la course. Parmi eux, on trouve des familles, des étudiants et du personnel de l’Esiea, mais aussi des jeunes de la Maison municipale de quartier (MDQ) Monmousseau-Vérollot. Car lors d’une tombola interne à l’école, figurait dans les lots une caisse à savon conçue par les organisateurs. Celle-ci a été gagnée par deux étudiantes qui ont décidé d’en faire don à la MDQ.

Sensibiliser au développement durable

« Il existe une belle relation entre l’Esiea et la Maison, explique Dehbia Belazouz, coordinatrice de l’animation globale de la MDQ. Ici, des étudiants ont reçu des colis alimentaires, d’autres en distribuent. Certains viennent effectuent des stages. » La caisse offerte a été customisée par l’équipe de Monmousseau en noir et or autour du thème de Batman. C’est ainsi que les deux supers héros, Karim, 18 ans, et Abdel, 19 ans, animateurs saisonniers à MDQ, ont concouru et porté les couleurs de Monmousseau.

Au total, trois descentes, équipage par équipage, suivies par un public venu nombreux soutenir les courageux coureurs : une séance d’essais (pour prendre conscience de la course), suivie d’une première puis une seconde descente, toutes deux chronométrées. Le meilleur score des deux courses réalisé par chaque équipe était retenu.

Et le meilleur chrono a été attribué à l’équipage… Monmousseau (35 secondes) derrière celui de la direction de l’Esiea (33 secondes) ! « Ils ont perdu une pièce du guidon juste avant la ligne d’arrivée de la 1re course mais se sont rattrapés à la 2e course ! s’exclame Dhebia. Karim et Abdel, et toute l’équipe de Monmousseau, nous sommes prêts à refaire la course l’année prochaine ! D’ici là, nous allons retravailler notre caisse à savon pour la rendre encore plus performante ! »

Quant au prix de l’innovation - qui récompense le design, l’originalité et le respect du développement durable - il a été décerné à égalité à l’équipage Monmousseau et celui « Les autonomes » formé par deux jeunes de 10 ans. Les deux trophées ont été remis par Marie Piéron, adjointe au maire en charge de la recherche, de l’enseignement supérieur et la culture scientifique. « Tout s’est très bien passé, se félicite Mathis. Aucun blessé, que des belles caisses, le tout dans une ambiance festive très bon enfant ! » Bravo à Monmousseau ! Bravo à l’Esiea ! Et bravo à tous !

Sylvie Moisy

^* Enzo Vazquez, Enzo Libert, Antoine Loridan, Julian Leclercq, Steven Lopes, Clément Goffaux, Yoann Mahiout et Marko Leduc.