Il y a bien longtemps, en Allemagne, vivait un honnête éleveur de chevaux dont les ancêtresavaient été eux-mêmes éleveurs de chevaux. Il s’appelait Michael Kohlhaas. Un jour, à la foire, le seigneur de la région l’arrête et lui taxe ses deux plus beaux poulains. Humilié, il va tenter d’obtenir réparation contre cet abus de pouvoir, se heurtant malheureusement à l’absence de justice.

« Dans Kohlhaas, il est question d’injustice, explique le metteur en scène Julien Kosellek et directeur de la Compagnie Estrarre.  Jusqu’où nous entraîne le mépris de la société à laquelle pourtant on désire appartenir ? Il est question de ceux qui ne savent ni lire, ni écrire face à ceux qui savent se servir des écrits et des lois. Il est question de violence qui engendre la violence. De la révolte d’un peuple. Du mépris des puissants pour le peuple. »

Reprenant l’adaptation de Marco Baliani et Remo Rostagno, tiré du texte de Michael Kohlhaas de Heinrich von Kleist paru en 1805, le collectif Estrarre s’attaque à une forme dramaturgique peu pratiquée : le théâtre-récit pour adultes, un croisement du théâtre et de la narration pure où l’acteur, est seul, sur scène et campe tous les personnages. Magistrale, Viktoria Kozlova est tour à tour Kolhass, le seigneur, les chevaux... Par la puissance de son jeu, la comédienne galope, trotte, hennit ! Elle nous embarque dans ce conte palpitant qui interroge nos colères et l’injustice.

Catherine Mercadier

Kohlaas, jeudi 10 novembre à 20h, théâtre Antoine Vitez. Durée : 1 h. Rencontre dès 18h avec le journaliste Olivier Favier, traducteur du texte du spectacle. Il est également auteur de Chroniques d’exil et d’hospitalité (éditions Le Passager clandestin).
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