Avant de laisser la parole aux trois équipes d’architectes venues présenter leurs projets aux habitants réunis à la Maison municipale de quartier Centre-ville - Gagarine ce 6 octobre, le premier adjoint au maire Romain Marchand résume : « Les trois îlots dont nous allons parler symbolisent bien la diversité du projet urbain : du logement (social et en accession à la propriété), une école d’ingénieurs (l’ESIEA de la rue Maurice Thorez sera relocalisée), une résidence étudiante, des équipements publics (un groupe scolaire, un gymnase, une crèche départementale de 90 berceaux qui remplacera celle de Spinoza et étendra l’offre), de l’activité économique, des parkings en sous-sol et de l’agriculture urbaine. »
Sur le lot dit « gare » au croisement de la rue Saint-Just et du pont de chemin de fer, les architectes de Brenac, Gonzalez & associés et de l’agence Architecture Frédéric Lebard ont prévu pour l’école d’ingénieurs du numérique ESIEA un bâtiment de 7 700 m² aux façades végétalisées avec des serres en toiture et un local vélo de 500 m² en sous-sol, le tout donnant sur l’allée piétonne Gagarine. À ses côtés, plus proche de la nouvelle entrée de la gare RER, s’élèvera une résidence étudiante de 18 étages sur 51 mètres de haut.
« Vous n’aviez pas dit que vous privilégierez des petits bâtiments ? », s’alarme une habitante. « Avez-vous étudié l’incidence des ombres portées pour les riverains ? », renchérit un autre. « Nous n’avons jamais caché qu’il y aurait une certaine densité et qu’elle serait la plus cohérente possible avec le reste du quartier », répond Romain Marchand. Carmen Santana d’Archikubik, l’urbaniste en chef de la Zac, complète : « Tout cela a été co-construit en atelier avec vous. C’est un urbanisme dit « pointilliste » qui permet l’ensoleillement des bâtiments voisins. Et l’immeuble de grande hauteur est situé à 36 m des immeubles les plus proches. »
Promenade
Pour présenter les projets prévus plus bas sur la rue Saint-Just, dans une zone délimitée par la rue Pioline et l’empreinte en « T » de la cité Gagarine démolie, Achille Bourdon de Syvil architectures, propose aux participants à la réunion de « les emmener dans une promenade ». Quatre bâtiments de cinq à dix étages aux angles percés de loggias et dont les toits seront pourvus de citernes de récupération des eaux de pluie entourent un cœur d’îlot agricole. Ils abriteront 124 logements (8 664 m²), 472,6 m² de commerces en rez-de-chaussée, 6 941 m² de bureaux et une crèche départementale de 90 berceaux (1 561 m²). En tout, la parcelle comptera 3 530 m² de surfaces agricoles (1 435 m² en pleine terre, 357 m² sur dalle, 1 360 m² en toiture, 378 m² sous serres).
« Je vis dans un vieil immeuble de quatre étages rue Saint-Just et au vu de ce que vous montrez, j’ai l’impression qu’il y aura un tout autre monde devant chez moi, s’inquiète un habitant face à la projection des esquisses des immeubles de béton clair. C’est un peu une schizophrénie visuelle ! » Pour Carmen Santa, « ce choix d’une architecture moderne existe depuis longtemps à Ivry ».
Une cour-jardin ouverte
Enfin sur le terrain en friche de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris jouxtant l’hôpital Charles Foix, l’agence LA Architectures a conçu un groupe scolaire de 25 classes (élémentaire et maternelle), un gymnase et une salle de danse ainsi qu’un parking souterrain de 150 places voué à remplacer le stationnement entourant l’extension Truillot. Le bâtiment de quatre étages disposera d’une cour-jardin de 800 m² ouverte au public hors temps scolaire et périscolaire. « Une première à Ivry », note Fabienne Oudart, adjointe au maire en charge des politiques éducatives. Le deuxième étage sera dévolu à l’école maternelle et à sa cour, le troisième à l’élémentaire et le quatrième et dernier étage accueillera la cour de 1 000 m² de l’école élémentaire ainsi qu’une salle d’arts plastiques.
Les travaux devraient s’achever entre 2024 et 2025 pour la plupart des bâtiments et le groupe scolaire devrait ouvrir à la rentrée 2026.
Thomas Portier