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De la rafle du Vel’d’Hiv, il ne subsiste que cette photographie identifiée en 1990 par l’historien Serge Klarsfeld. Des autobus devant le Vélodrome d’Hiver ayant servis à transporter les Juifs.

« J’avais dix ans au moment de la rafle du Vel’d’Hiv' et je ne m’en suis jamais remise, raconte avec émotion l’Ivryenne Annette Bursztejn-Maslyzyck, 90 ans. Mes parents ont été arrêtés chez eux à Paris avec ma sœur Monique qui avait 9 mois. Moi j’étais alors cachée à la campagne. Ma mère m’a raconté qu’il y avait un monde fou, une chaleur étouffante au Vélodrome d’Hiver. Un des gardiens, qui entendait le bébé pleurer, lui a dit : « Vous devriez aller chercher du lait et ne revenez pas…  ».

Génocidaire

Le 16 juillet 1942 à 4h du matin, la plus grande rafle de toute la Seconde Guerre mondiale visant les Juifs de France est déclenchée par la Préfecture de police de Paris, à l’initiative des autorités nazies. Près de 13 000 Juifs sont arrêtés, dont 6 000 femmes et 4 000 enfants. Les célibataires et les couples sans enfant sont conduits dans un camp à Drancy. Les familles, elles,sont rassemblées dans une salle de sport parisienne, très populaire à l'époque, aujourd’hui disparue : le Vélodrome d’Hiver. Le lieu donna son nom à cette impensable rafle.

« C’est une rafle génocidaire dans la mesure où les femmes enceintes, comme les vieillards et les enfants sont arrêtés pour être éliminés. Elle est le symbole de l’antisémitisme d’État du gouvernement collaborationniste, explique Sacha Kleinberg, concepteur graphique de l’exposition consacrée à ce sujet, présentée sur les grilles du parc Maurice Thorez. Nous avons souhaité élargir notre propos aux autres rafles survenues en province et à celles des 6 700 « nomades », c’est-à-dire des Gitans ou Tsiganes, également persécutés. »

L’inauguration de ce travail, mené avec le journaliste Joseph Kastersztein, concepteur éditorial de l'exposition, s’est tenue à la suite de la commémoration de la rafle du Vel’d’Hiv’. Annette Bursztejn-Maslyzyck, qui a du mal à se déplacer, tient à y participer.« Ma mère et ma sœur ont été sauvées mais tout le reste de ma famille a été déportée et exterminée à Auschwitz. Je pense surtout à tous ces enfants qui ont été déportés et assassinés. Il ne faut pas les oublier. »

Catherine Mercadier

La commémoration de la rafle du Vel’d’Hiv’ et l’inauguration de l’exposition se sont déroulés le 18 juillet dans le parc Maurice Thorez. L'exposition est visible jusqu'au 30 septembre.

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