Le coup de sifflet final venait de retentir, quand soudain une marée d’adolescents et d’enfants en Rouge et Noir envahissaient le terrain. Avant d’entamer une joyeuse sarabande avec les joueurs de l’USI au milieu du parquet ! Il était temps de célébrer cette remontée en première division acquise deux semaines auparavant à Massy. La saison n’est pas encore terminée, et il faudra aller chercher le titre de champion les 4 et 5 juin lors des finales de Proligue à Dijon, mais les joueurs et le staff ont bien mérité cette haie d’honneur formée par les jeunes du club. Décidemment, Ivry a le sens de la fête, et l’a une nouvelle fois montré au cours d’une soirée riche en plaisir et en émotion qui s’est déroulée dans un gymnase Delaune bouillant.
Gardiens maison
Elle a commencé par un hommage à quatre grands gardiens de la maison : François-Xavier Chapon, Marc-Olivier Albertini, Patrick Boullé et le grand Andréï Lavrov, légende du poste et du handball mondial (triple champion olympique avec l’URSS, la CEI et la Russie, victorieux de la coupe de France 1996 avec Ivry). Comme un symbole, les deux gardiens du match - formés par l’USI Hand - ont livré une prestation de haut vol. David Bernard dans les buts d’Ivry (14 arrêts, à 61% !), et Jean-Emmanuel Kouassi, dans les cages de Strasbourg (11 arrêts, à 38%).
Un match forcément spécial pour lui qui a été prêté par les Rouge et Noir au club alsacien (jusqu’en 2023). « Je joue avec un autre maillot mais ça reste chez moi ici à Ivry, déclarait-il à la fin du match. C’était incroyable de jouer contre mes potes Lucas (Petit) et Antonin (Mohamed). On s’était un peu chauffé avant le match, et pendant aussi. À des moments je les ai bien eus, d’autres fois ce sont eux qui ont marqué ». « C’était particulier de jouer contre lui parce que c’est un ami, confirmait de son côté Lucas Petit. C’est un plaisir de jouer contre son pote. On a fait tellement d’entraînements ensemble, on se connaît par cœur. Alors j’ai joué à l’instinct, sans réfléchir. » Avec 5 buts (à 63%), le jeune ailier a su prendre le dessus.
Match référence
Dans l’autre cage, le gardien de l’USI a réussi sa meilleure prestation, lui qui a bénéficié sur ce match d’un temps de jeu plus important que d’habitude, l’inusable Mate Sunjic lui cédant la place la majeure partie du match. « Voir Jean-Emmanuel faire des arrêts me donnait envie de lui répondre, c’était un jeu entre nous, expliquait David Bernard, qui partageait avec Kouassi le rôle de deuxième gardien à Ivry la saison passée. Nous avons presque le même âge (22 contre 23 ans) et nous avons été formés en même temps, donc je me suis dit que ce serait beau qu’on fasse une belle partie. Je me sentais bien aujourd’hui et j’avais envie de me faire plaisir. Ça me fait un match référence, c’est bon pour mon moral. Je le garderai longtemps en mémoire. »
Les supporters aussi, qui se sont régalés avec cette nouvelle victoire (la 24e en 26 matchs !) de leur équipe fétiche (28 - 21). Après la rencontre, tous, joueurs, staff et supporters se sont retrouvés au bar de Delaune, le 1947, pour un moment de convivialité partagé. Histoire d’étirer la fête un maximum.
Philippe Gril