« Je voudrais vous faire part ce soir de ma tristesse au regard des résultats nationaux. Encore une fois, nous sommes pris en étau entre le représentant du libéralisme et une extrême-droite dangereuse et raciste. » C’est par ces mots que le maire Philippe Bouyssou s’est adressé aux Ivryennes et Ivryens ce 10 avril vers 23h devant l’hôtel de ville pour commenter les résultats du premier tour de l’élection présidentielle. « Je ne peux que regretter que les résultats nationaux soient si éloignés de ceux d’Ivry, a poursuivi le maire. Si tel était le cas, nous aurions dans deux semaines le choix entre un candidat libéral qui a fait tant de dégâts depuis cinq ans et un vrai candidat de rupture qui porte un projet de progrès social. »

Mélenchon devant

Au niveau national, Emmanuel Macron est arrivé en tête du premier tour de ce scrutin (27,6 % des voix) devant Marine Le Pen (23%) et Jean-Luc Mélenchon (22,2%). À Ivry, c’est le candidat de la France insoumise qui a fait le meilleur score avec 48,6% des suffrages (10 962 voix) suivi d’Emmanuel Macron avec 20,9% (4701 voix) et Marine Le Pen avec 8,7% (1951 voix) [voir les résultats de tous les candidats ci-dessous]

Sur 29 976 inscrits à Ivry, 22 955 ont voté. Ce qui porte le taux de participation à 75,18% (soit 24,82 % d’abstention) « ce qui, pour une fois, nous place légèrement au-dessus de la moyenne nationale [74% de participation soit 26% d’abstention, NDLR]», a souligné le maire.

Deux écueils

Évoquant le second tour du 24 avril, Philippe Bouyssou a pointé « deux écueils qu’il faudra éviter : rechercher chez les autres les responsabilités de l’échec des différentes composantes de la gauche à être présentes au second tour. Ou qu’il suffirait, pour la troisième fois dans l’histoire de la V^e République, d’un mantra ou d’un slogan pour faire barrage à l’extrême-droite raciste et réactionnaire. »

Le maire appelle Emmanuel Macron à regarder vers la gauche où se trouve sa plus sûre réserve de voix pour battre Marine Le Pen. Il l’invite donc à prendre l’engagement de renoncer à certaines de ses politiques (retraite à 65 ans, RSA conditionné à 15 ou 20h de travail gratuit…) et au contraire mettre en œuvre un plan d’urgence pour la santé, l’hôpital et l’environnement. « C’est à cette pression que toutes les forces de gauche doivent consacrer leurs efforts dans les jours qui viennent. ».

Catherine Mercadier et Thomas Portier

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