«Après dix années de travail sur ce projet, il est l’heure du bilan et des comptes, annonce Philippe Bouyssou, le maire, lors de la réunion publique du 9 février dédiée à la Zac Ivry Confluences. Le contexte général ayant évolué, aujourd’hui, si nous laissons filer les choses, nous aurons au final un résultat déficitaire pour la Zac. Nous devons réorienter le projet financièrement.»
À terme, ce seraient 270 millions d’euros qui manqueraient à l’appel, indique Anthonin Roth, de l’aménageur public Sadev 94. Romain Marchand, premier adjoint au maire, énonce plusieurs raisons. En premier lieu, le prix du foncier dans la première couronne a explosé. Pour Ivry, cela correspond à une augmentation de 35%. Sans oublier celle, importante, des coûts de dépollution. À cela s’ajoute la crise de l’immobilier tertiaire. «Un certain nombre de projets auraient déjà dû sortir de terre, comme sur l’ilot BHV, explique Romain Marchand. Il y a eu beaucoup de tentatives d’installations, et beaucoup d’échecs également. Cette tendance est en train d’évoluer.»
Autres raisons avancées, la baisse des financements publics, et les changements apportés par la nouvelle équipe de maîtrise d’œuvre dans la programmation.
Scénarios possibles
Les acteurs du projet ont présenté deux scénarios pour préserver l’équilibre financier de la Zac. La principale différence réside dans la part de logements sociaux : 40 % dans l’un (et une contribution financière de la Ville de 3 millions € par an), 35% dans l’autre (et 2 millions € par an pour la commune). La différence est versée dans le quota de logements en accession dits « libres ».
Dans les deux cas, les équipements publics prévus sont conservés :«Ce ne sont pas des variables d’ajustement», réaffirme le maire. De plus, le prix de sortie au m² des logements est réévalué : autour de 5 800 € actuellement, il passerait à 6 400 € le m². Et les prix très maîtrisés (environ 4 000 € le m²) sont remplacés par un Bail réel solidaire. Ce dispositif à destination des ménages à revenus modestes facilite l’accession à la propriété, en dissociant le foncier du bâti pour faire baisser le prix des logements.
«Nous avons réfléchi à ce que nous pouvions faire sans trahir les orientations initiales, à savoir notamment rester une ville populaire aux portes de la capitale, conclut Philippe Bouyssou. Ce que nous calons là, c’est une trajectoire. Le conseil municipal devra prendre une décision formelle pour rétablir l’équilibre financier de la Zac.»
Ahmed Talbi
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Jusqu’au 25 mars, exprimez-vous sur les deux options présentées via la plateforme « Ivry et moi, mon avis, mes idées ! » du site internet ivry94.fr de la Ville. Vous y trouverez également l’enregistrement vidéo de la réunion publique du 9 février. https://ivryetmoi.ivry94.fr/951/accueil.htm