Le scénario était écrit d’avance ce vendredi 11 février : l’US Ivry Handball, solide leader de Proligue, allait dominer sans trembler Valence, 15e du classement et premier relégable. Les Rouge et Noir n’avaient-ils pas fessé (40-24) Villeurbanne, 14e, la semaine précédente ? Ivry, petit poucet en première division, est devenu ogre dans cette Proligue qu’il domine jusqu’à maintenant de la tête et des épaules (9 points d’avance sur le second) et franchement, on ne donnait pas cher de la peau de Valence sur le parquet de Delaune. Et pourtant… les Valentinois auront été aussi collants que le sparadrap du capitaine Haddock^*. Impossible de s’en défaire !

Dès le début de la rencontre, les visiteurs rendaient coup pour coup, prenant même un léger avantage à plusieurs reprises (7-6 à la 10e minute, 8-7 à la 12e, 10-9 à la 16e). L’USI accélérait mais ne parvenait pas à creuser l’écart, se contentant d’un petit but d’avance à la mi-temps (17-16). On se disait alors que les Rouge et Noir allaient enfin se mettre à leur niveau et que Valence allait être poliment mise à l’écart. Mais sous l’impulsion de leur pivot Adrien Vergely (9 buts), trop facilement trouvé dans la défense Rouge et Noir, et une attaque ivryenne imprécise (tirs sur le poteau, pertes de balles), les Drômois continuaient sur leur lancée. Ils se permettaient même le luxe de compter deux buts d’avance à deux minutes et trente secondes du terme.

Merci Maté !

Mais s’ils avaient globalement raté leur match, les joueurs de Sébastien Quintallet gardaient leur sang-froid dans le money-time. Ils revenaient d’abord à 32-33 grâce à l’ailier Vorkasin Vorkapic, égalisaient ensuite par Maté Sunijc qui profitait d’une supériorité numérique pour marquer dans le but vide de Valence (57’49). Puis un but de l’arrière Milos Bozovic à trois secondes de la fin et un ultime arrêt de son gardien croate sur le buzzer, permettaient à Ivry de remporter une rencontre qu’elle aurait tout aussi bien pu perdre. La joie des Ivryens contrastait avec le désarroi des Valentinois, hagards, la tête entre les mains. Ils sont passés tout près d’un gros coup, quand nos Ivryens, eux, ont frôlé la correctionnelle.

« Le sentiment qui prédomine, c‘est le soulagement, soufflait Maté Sunjic à l’issue de la rencontre. Ce sont des matchs qui ne sont pas si faciles que ça, car on a tout à perdre à domicile contre une équipe mal classée. Nous n’avons pas été assez sérieux. Valence a bien joué, on a eu un peu de chance à la fin. Je suis désolé pour cette équipe qui s’est bien battue. Nous ne les avons pas sous-estimés, mais nous n’avons pas mis les ingrédients de d’habitude. C’est un avertissement pour les matchs à venir qui s’annoncent plus difficiles. Mais bon, ça se termine bien et ces deux points nous rapprochent de notre objectif ». En gardant ces neuf points d’avance sur Dijon, seul deuxième après le nul entre Pontault-Combault et Tremblay, Ivry reste toujours aussi bien placée pour la montée directe en Starligue.

^*Lire L’Affaire Tournesol, d’Hergé.

Philippe Gril

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