« L’Histoire n’est pas une mémoire pour rendre douloureux le passé, c’est une thérapie pour guérir le présent et une arme pour agir ici et maintenant », rappelle l’historien Pierre Serna, cité sur l’un des huit panneaux exposés ce mois devant l’hôtel de ville. Conçue par le graphiste ivryen Gérard Paris-Clavel, l’exposition dresse un parallèle entre les luttes révolutionnaires de la Commune de Paris il y a 150 ans et celles à mener au présent.« Dignité, justice sociale, partage du travail, égalité, rapport renouvelé à l’art, à l’éducation, à la culture et au quotidien... C’est tout cela, la Commune de Paris, rappelle l’historienne Ludivine Bantigny, qui participera, samedi 27 novembre, à une projection-rencontre autour du documentaire Les Damnés de la Commune de Raphaël Meyssan à la médiathèque du Centre-ville.Pour la première fois, des ouvriers, des ouvrières, des artisans, des employés, des instituteurs et institutrices, des écrivains et des artistes s’emparent du pouvoir. L’événement reste de par le monde une source d’inspiration, car il permet de réfléchir à l’émancipation, aux solidarités et aux communs. Il nous concerne toutes et tous, de manière plus brûlante que jamais, et demeure évocateur par les espoirs et les projets qu’il porte. »
Ivry la communarde
En 1871, Ivry est l’une des rares villes de la région à rejoindre l’insurrection parisienne. Le 13 mai, une municipalité fédéraliste est élue, appliquant les principes de la Commune jusqu’en juillet… Soit près de deux mois après la victoire des Versaillais à Paris.
« C’est une histoire populaire dont on parle assez peu, constate Rémi Metriau de la médiathèque municipale. C’est pourquoi nous avons voulu inviter des gens qui en évoquent les luttes collectives, réhabilitant notamment le rôle des femmes… alors qu’elle sont invisibilisées dans l’Histoire de France. » Ainsi de Nathalie Lemel (1826-1921), fondatrice de l’Union des femmes durant la Commune, plus tard déportée en Nouvelle-Calédonie avant de finir ses jours à… l’hospice d’Ivry. Un escalier porte d’ailleurs son nom entre les rue René Villars et Albert Thomas.
Expositions sur le parvis de la mairie et sur le site Internet des Archives municipales, café littéraire avec l’autrice Michèle Audin le 13 novembre, concert des Pétroleuses le 20 novembre, projection-rencontre le 27… Non, la Commune n’est pas morte !
Daniel Paris-Clavel
Programme
Vernissage de l’exposition Vive la Commune… Inventons le présent de Gérard Paris-Clavel mercredi 10 novembre à 18h, esplanade Georges Marrane. Exposition visible jusqu’au 30 novembre.
Café littéraire avec l’autrice Michèle Audin le 13 novembre à 10h30 à la médiathèque du centre-ville.
Concert avec Les Pétroleuses le 20 novembre à 17h à l’auditorium Antonin Artaud de la médiathèque du centre-ville.
Projection-rencontre autour du documentaire Les Damnés de la Commune le 27 novembre à la médiathèque du centre-ville.