« Je viens dire mon désaccord contre la violence et soutenir les élus ivryens qui sont très investis dans notre commune, confie Camille, mère de famille. Deux d'entre eux ont été agressés par des jeunes, c'est déstabilisant.» Également stupéfait, Ibrahim, 73 ans, veut témoigner sa solidarité et avoue ne pas reconnaître sa ville : « Ivry, ce n'est pas ça !».

Plus de 250 personnes se sont réunies ce 16 octobre à 17h30 devant l'hôtel de ville à l'appel de la municipalité suite à l'agression violente de deux jeunes élus. Le 8 octobre, à la sortie d'un match de handball au gymnase Auguste Delaune, Boukary Gassama, adjoint au maire en charge de la citoyenneté et de l’autonomie des jeunes, a été attaqué par une dizaine de jeunes encagoulés, armés de couteaux et de barres de fer. Ghaïs Bertout-Ourabah, adjoint au maire à la citoyenneté et l’autonomie des séniors et à la solidarité interâge, ainsi qu'un de leur ami, ont également été frappés. Après une journée d’hospitalisation, leurs séquelles semblent sans gravité.

Choc psychologique

« Ce rassemblement est l’occasion d’affirmer avec force notre colère contre les violences et de défendre notre droit à la vie dans la tranquillité et à la sécurité !»,a fermement déclaré le maire Philippe Bouyssou, après avoir souligné le choc psychologique qu'une telle agression représente pour les familles qui en ont été témoins. Lors de sa prise de parole, l'édile était entouré des membres de la majorité municipale, dont Boukary Gassama, en béquilles, et Ghaïs Bertout-Ourabah, qui ont été tous deux applaudis. «Boukary est un enfant des cités populaires d’Ivry, animateur de profession. Il est connu et apprécié pour son engagement auprès des jeunes», a précisé le maire. De nombreux élus des villes voisines (Alfortville, Arcueil, Cachan, Villejuif, Vitry...) ainsi que des conseillers départementaux participaient aussi au rassemblement.
 

« Ivry était jusque-là épargné par les guerres de quartier, a poursuivi Philippe Bouyssou. Mais le climat qui s’est installé depuis un an et demi est préoccupant. En juin, un jeune a été tué par balles, un autre blessé. Il pourrait être question d’un conflit de territoire lié au trafic de stupéfiants. Selon le commissariat, il ne s’agit en aucun cas de « barons de la drogue. » 
D’ici la fin de l’année, la Ville et la Préfecture préparent un temps de travail avec l’ensemble des acteurs dédié à la prévention et à la lutte contre la délinquance (Police, Éducation nationale, bailleurs ; associations…). « Devant la gravité des événements et leur qualification judiciaire : violence avec armes sur personne dépositaire de l’autorité publique, aucune police municipale n’aurait été en capacité d’intervenir et de porter l’enquête, a conclu le maire. Elle est entre les mains de la police judiciaire de Créteil.»

Catherine Mercadier

Besoin de soutien
Si vous ou l'un de vos proches avez été témoin de l'agression survenue au gymnase Auguste Delaune et ressentez le besoin d'être soutenu, n'hésitez pas à contacter votre médecin traitant ou bien les psychologues du Centre municipal de santé, 64 avenue Georges Gosnat : 01 80 51 86 00.