Avec ses 362m2 de tatamis rembourrés à souhait, le dojo Alice-Milliat n’a pas fini d’y voir chuter les combattants de l’USI Judo. Le club a organisé le 9 octobre ses premières portes ouvertes sur le nouveau site. C’est dit, 2021-2022 sera la saison de la remontada après deux exercices quasiment au pain sec, entre confinements à répétition et passe sanitaire. « Nous avons perdu environ 28 % de nos 382 licenciés et notre priorité est de les retrouver », prévient Hachem Douiri. Mais le président de la section compte moins sur l’effet JO des 8 médailles de l’équipe de France à Tokyo que sur l’attractivité du nouvel « outil de travail ». « Les dojos précédents aux complexes Lénine et Pierre-et-Marie-Curie étaient historiques mais trop petits. Cet équipement moderne inscrit notre discipline dans une nouvelle ère », ajoute-t-il.
Cependant, des parents jugent le nouveau dojo trop excentré. D’autres s’en accommodent volontiers. « Lorsque je mesure les bienfaits du judo sur la santé et le comportement de ma fille, l’éloignement n’a pas d’importance », affirme la maman de Marine. « Mon fils Timothée est au club depuis quatre ans et les valeurs morales inculquées ne me donnent pas envie de l’emmener ailleurs », renchérit Lionel, son père. « J’aime tout dans le judo : courir, tomber, et les entraîneurs sont très gentils », assure Elijah, ceinture jaune de 7 ans.
Self-défense féminin
« Alice-Milliat va nous permettre d’accueillir et de former toujours plus de combattants, ce qui est notre vocation », explique Christian Cerezo, vice-président de la section. Il s’agit en particulier de renforcer ce volet auprès des jeunes talents de l’USI. L’idée est de leur proposer un parcours sportif qui leur évite de devoir quitter Ivry pour mener une carrière sportive de haut niveau. « Dans cet esprit, nous négocions une convention de partenariat avec le PSG Judo où le club parisien prendrait en charge nos meilleurs éléments », détaille Hachem Douiri. Avec un espoir, que plusieurs Ivryens percent en vue des Jeux olympiques de Los Angeles, en 2028.
Avec l’apport de ce nouveau dojo, l’USI Judo peut également proposer de nouvelles activités, avec un accent sur les adultes dont les rangs sont à regarnir. À cette fin, des cours parents-enfants à partir de 3 ans ont été mis en place le samedi et le mercredi. Dans le registre du sport santé, il y a également du taïso, deux fois par semaine, dont les séances se construisent à partir d'exercices traditionnels de préparation. Le mardi soir, place au self-defense féminin. « Le but est d’assurer sa sécurité par l’apprentissage de gestes simples à base de jujitsu, qui visent plus à tenir son vis-à-vis à distance qu’à rechercher la confrontation », explique Vivien Atchou, professeur et coach sportif. Par ailleurs, beaucoup de filles arrêtant le judo après l’âge de 12 ans car elles n’ont pas de catégories dédiées, le club relance une section féminine pour les garder et continuer à les former. Quoi de plus cohérent dans ce dojo qui porte le nom d’une militante acharnée du sport féminin ?
Frédéric Lombard
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