«J’ai bien aimé peindre le mur de l’école !», reconnaît dans un sourire malicieux Juliette, 7 ans. «Moi j’ai pensé à un jeu vidéo où il faut lancer des couleurs partout !», complète avec enthousiasme Vivien, 10 ans. Pinceaux ou rouleaux en main, un groupe d'élèves de l'élémentaire Jacques Solomon a déposé les ultimes touches de couleurs sur la fresque qui égaie désormais leur cour de récréation. C’était le 2 juillet dernier, à la veille des grandes vacances.
Longue de 60 mètres, l’œuvre est collective, principalement financée par la Ville. Il y est question de chat botté et farceur ainsi que de chevreaux dévorés par un loup !
«Quand le mur de la cour a été rénové, l’ancien directeur, monsieur Papiernik, et des animateurs du centre de loisirs ont imaginé qu’il pourrait accueillir un projet de peinture,explique l’enseignante Camille Boillot. En conseil des maîtres, nous avons décidé de travailler sur six contes traditionnels européens car ils font partie de notre culture commune. Le Vilain Petit Canard permet par exemple de parler de tolérance.»
Pour mener à bien cette aventure, l’artiste ivryenne Mathile Mourier* a été sollicitée. À partir du mois de janvier 2021, elle a mené des ateliers en classe mais aussi au centre de loisirs afin de faire découvrir le design graphique. «Les enfants sont hyper sensibles aux logos, aux pictogrammes qui résument une marque ou une idée par un élément visuel, explique la jeune femme.
Or ils sont rarement conscients que cela peut les influencer. Selon moi, le graphisme est un pouvoir de communication qui doit être partagé, dès l’école !»
Au cours de ses rencontres avec les enfants, elle a récolté leurs dessins, leurs découpages, leurs collages. Elle les a scannés, en a tiré des pochoirs… Puis elle a fini par assembler le tout afin de composer la maquette de la fresque. Durant tout le mois de juin et début juillet, juste avant les vacances d’été, l’artiste a peint avec les enfants et le concours de quelques parents.
Colorée, l’œuvre comporte six grands tableaux (correspondant aux six contes, encadrés par les arbres de la cour) avec quelques éléments figuratifs – le museau du loup et les oreilles des petites chèvres par exemple – mais essentiellement des formes géométriques, des signes. Des centaines d’empreintes digitales enfantines forment même une tendre prairie vert clair !
«C’est un projet fédérateur qui concerne l’ensemble de l’école, soit 350 élèves ! conclut l’artiste. Je suis heureuse de les voir s’approprier la fresque, en courant à côté, en imitant l’oiseau qui y figure ou en se positionnant juste sous la couronne de la princesse !»
Catherine Mercadier
Le design graphique selon Mathilde Mourier ici
Une autre fresque a été réalisée, avant les vacances d’été, par les enfants de l’école Dulcie September avec l’artiste ivryen Benjamin Gozlan.