« Je suis très heureux : c’est la première fois, depuis les élections municipales, que les Mardis du maire et des élus reprennent en vrai ! » C’est par ces mots et une franche satisfaction que Philippe Bouyssou, premier magistrat de la Ville, entame ce rendez-vous dans la cour de la Maison municipale de quartier devant une soixantaine d’habitants, visiblement très heureux, eux aussi, d’être là ce 8 juin.
« Nous espérons que nous allons sortir de cette période difficile et aller vers du mieux », poursuit Philippe Bouyssou, avant de passer la parole à Axel Taupin, responsable de la Maison de quartier. Ce dernier rappelle à l’assistance la sortie du premier numéro du journal de quartier Port’paroles, « un outil de partage et d’expression qui appartient à tout le monde ». Chacun est invité, à l’issue des échanges qui débutent, à le découvrir : des exemplaires sont à disposition et une exposition sur le travail réalisé orne la grande salle d’accueil.
« C’est bizarre de se voir comme ça, ça nous manquait ! », partage une habitante avant d’entamer les nombreux sujets qu’elle avait préparés, comme la sécurité aux abords des écoles. Ou encore : « Quelle politique mettez-vous en place pour freiner la haine à Ivry, mettre fin au racisme ? » Sur ce point, le maire précise que « des choses se dégradent dans la ville. Mais ce n’est pas la ville qui se dégrade, c’est la vie des gens. La lutte contre le racisme et les discriminations est très importante. Quand notre société va mal, certains cherchent à monter les uns contre les autres. Il faut combattre cela : nous l’avons toujours fait et nous continuons. Ce que nous voulons, c’est une ville métissée, solidaire et populaire. C’est ainsi qu’on définit Ivry. »
Concernant la sécurité aux abords des écoles et plus globalement dans l’espace public, le maire indique les actions déjà réalisées et rappelle que « nous refusons de mettre en place une police municipale. Cela coûte cher. Nous préférons investir dans une médiathèque, un cinéma, un théâtre… afin de permettre aux enfants de grandir, de rêver, de s’ouvrir. »
Créer du lien
Une autre habitante prend la parole pour remercier l’équipe de la Maison de quartier et son travail auprès des gens « qui n’existent pas, ceux qui vivent dans les hôtels sociaux : ils sont dans un isolement total. Comment les aider à s’intégrer ? » Philippe Bouyssou rappelle que les Maisons de quartier sont des services publics municipaux qui permettent de créer du lien, de tisser des fils vers d’autres services, d’ouvrir des portes. « Ivry compte beaucoup de résidences et d’hôtels sociaux. C’est une richesse, et aussi une difficulté : ces personnes, assez vite, veulent rester à Ivry. Mais la Ville, malgré tout ce qu’elle met en place, a des possibilités relativement limitées. De l’amertume et de la frustration peuvent naître de là, nous devons en avoir conscience. »
Les discussions se poursuivent, cette fois autour d’un verre de l’amitié pendant que les habitants qui ont œuvré à la réalisation du journal de quartier présentent l’exposition à Philippe Bouyssou. Ce Mardi du maire et des nombreux élus présents ce soir-là montre à quel point tous avaient besoin de se retrouver, d’échanger. Heureux d’être ensemble, tout simplement.
Ahmed Talbi