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© Mairie d’Ivry-sur-Seine - David Merle

Les amateurs de jeu de dames le savent bien : souffler n’est pas jouer. Pour l’USI Handball en ce moment, c’est un peu le même principe. Ces dernières semaines, pendant que le club ivryen était à l’arrêt à cause du Covid*, ses adversaires directs pour le maintien en Lidl Starligue en profitaient pour grappiller des points, doublant ou éloignant Ivry au classement (aujourd’hui 15e sur 16). C’est simple : entre le 28 février (match perdu contre Nantes) et le 18 avril (match perdu à Istres), l’USI n’a joué qu’un seul match, le 20 mars contre Paris. Entre les deux, des reports encore et toujours. Fin mars, les Rouge et Noir se sont même déplacés jusqu’à Aix-en-Provence pour rien, le match étant annulé au dernier moment. Une période vécue difficilement par les joueurs, explique Pascal Léandri, directeur sportif de l’USI Hand.

« Ce qui est difficile psychologiquement, c’est qu’on se prépare pour des matchs finalement annulés. Tu reprends l’entraînement, on te dit que tu joues le mercredi, puis le jeudi et au final tu ne joues pas… C’est frustrant, car ce qui fait vivre les joueurs et les anime c’est la compétition
Si certains matchs ont été reportés à cause de cas de covid-19 chez ses adversaires, les Rouge et Noir ont également été frappés début avril par le virus, avec plusieurs joueurs de l’effectif touchés. « Ça créé de l’inquiétude, car même s’ils sont sportifs de haut niveau, ils peuvent être touchés par des formes graves. On a quand même un joueur qui est parti aux urgences pour détresse respiratoire

11 matchs en un mois

Avec tous ces reports, Ivry est le club qui a joué le moins de matchs (16, contre 22 pour Toulouse, celui qui en a joué le plus). Ses adversaires directs pour le maintien comptent au moins trois matchs de plus. Pour rattraper son retard, l’USI va devoir jouer quasiment tous les trois jours jusqu’à la fin du championnat. Un rythme que connaissent les gros clubs européens aux effectifs pléthoriques mais pour lequel les Rouge et Noir ne sont pas vraiment outillés.

« Ivry a connu des calendriers comme ça quand il jouait la coupe d’Europe, mais nous avons bâti cette saison une équipe avec une gestion rigoureuse au niveau financier, avec un objectif d’un match par semaine, rappelle Pascal Léandri. C’est sûr que si on avait su qu’on finirait par onze matchs quasiment en un mois, on aurait travaillé l’effectif autrement. Surtout qu’on a déjà trois blessés de longue durée sur un effectif de quatorze joueurs. On va mobiliser le centre de formation pour essayer d’affronter cette série de rencontres.» Le directeur sportif l’assure : « Mentalement les joueurs sont capables de tenir ce rythme, qu’ils aiment bien. Après, il faut pouvoir le supporter physiquement. C’est sûr qu’on joue avec leur santé. »

De longues plages d’inactivité puis des cadences infernales, des matchs contre des équipes diminuées ou des rencontres sans ses joueurs phares covidés ou blessés… La question de l’équité se pose forcément. « Le calendrier est complètement dément, cela crée un championnat inéquitable », regrette Pascal Léandri, dans la lignée de son président, François Lequeux, qui pointait du doigt dès le début de saison le manque d’équité de cette Starligue. La possibilité d’un championnat à 18 clubs l’an prochain, contre 16 cette année, sans relégation mais avec deux clubs montant de Proligue (la 2e division), est d’ailleurs sérieusement étudiée par les instances nationales du handball.

Philippe Gril

*Le protocole prévoit que dès qu’un club a deux cas de Covid dans son effectif, ses matchs sont reportés pendant dix jours. Tous les joueurs de l’effectif sont alors isolés pendant une semaine et s’entraînent seuls. Les joueurs atteints de Covid sont, eux, isolés pendant quinze jours. Un joueur ne peut reprendre l’entraînement collectif qu’avec un test négatif.

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