Ivry ma ville hebdo : Qu’espérais-tu avant le début du championnat du monde en Égypte, en tant qu’arrière de l’équipe de Suède?
Linus Persson :Avant la compétition nous avons eu pas mal de problèmes. Deux de nos joueurs ont été positifs au coronavirus, et nous n’avons pas pu nous entraîner tous ensemble pendant plusieurs jours. Nous avions une bonne équipe, mais nous n’étions pas les favoris de la compétition. Pour tout le monde, notre deuxième place a été une surprise. Sur le moment il y a eu de la déception d’être passés si près de la médaille d’or (courte défaite en finale contre le Danemark, 24-26), mais quand on regarde comme nous avons bien joué et d’où nous venons, nous sommes vraiment heureux de cette médaille d’argent. Sur le plan personnel, je ne m’attendais pas à jouer autant. Mais le numéro un à mon poste s’est blessé avant la compétition, ce qui m’a ouvert la voie.
Ivry ma ville hebdo : Tu t’es blessé pendant la compétition, ce qui t’as empêché de participer aux dernièresrencontres de la Suède…
Linus Persson : Je me suis blessé au cours du cinquième match contre la Slovénie. J’ai eu une grande conversation avec le staff médical et l’entraîneur. Nous pensions que la commotion cérébrale était suffisamment sérieuse pour que je ne joue plus durant la compétition. Je devais rester dix jours au repos. C’était dur, parce que j’avais beaucoup joué avant, et que je voulais être sur le terrain jusqu’au bout avec l’équipe.
J’ai toujours aimé la culture française
Ivry ma ville hebdo : C’est ta troisième saison à Ivry. Qu’est-ce qui t’avais motivé à venir ?
Linus Persson : J’avais toujours joué en Suède et je voulais vivre quelque chose de nouveau. J’avais des offres du Danemark, d’Allemagne. Mais j’ai toujours aimé la culture française, le pays. Et puis Ivry est près de Paris. La ligue française me semblait la plus adaptée à mon style de jeu. Les échanges avec le président (François Lequeux) et le directeur sportif (Pascal Léandri) ont été très bons. Bref, c’était le moment de tenter cette grande aventure.
Ivry ma ville hebdo : L’US Ivry a peu de moyens et mise beaucoup sur les jeunes. Que penses-tu de cette philosophie ?
Linus Persson : C’est encore plus vrai cette année, car les joueurs sont vraiment jeunes ! C’est bien de les faire grandir, de les aider à devenir meilleur. Bien sûr, c’est une responsabilité. À 26 ans, je dois être une sorte de leader pour eux. J’aime ça et j’adore les joueurs de l’équipe, il y a une très bonne atmosphère entre nous. Bien sûr, Ivry n’est pas un très grand club aujourd’hui, mais il y a beaucoup de jeunes de grande qualité qui ont le potentiel pour devenir de très bons joueurs.
Ivry a sa place en première division
Ivry ma ville hebdo : Comment trouves-tu l’équipe cette année ?
Linus Persson : Nous avons eu beaucoup de blessés lors de la première partie de saison. Il y a eu aussi le départ de l’arrière droit*. L’équipe a vécu des moments difficiles, mais je pense que nous avons de bonnes chances de nous maintenir. Ivry a sa place en première division. Nous devons jouer encore mieux pour y arriver.
Ivry ma ville hebdo : Comment vis-tu cette période de crise sanitaire, si particulière pour nous tous ?
Linus Persson : Avant le championnat du monde, j’ai pu passer quelques jours avec ma copine en Suède, où tout est ouvert et où l’on peut moins souvent porter le masque. C’était agréable. Mais ici, en France, c’est dur pour tout le monde. Ma copine et moi avions l’habitude d’aller souvent au restaurant ou au café, à Paris. C’est compliqué de rester chez soi à 18h. Je vais à l’entraînement, je rentre à la maison, j’attends le prochain entraînement, puis je reste à la maison... La vie se déroule ainsi, comme dans une bulle. Ce n’est pas le moment le plus simple de notre vie, mais j’essaie toujours de voir les choses positives : je vis à Paris, je joue au handball, c’est cool.
Propos recueillis par Philippe Gril le 18 février.
* En novembre dernier, le Finlandais Nico Rönnberg a rompu son contrat, en accord avec l’US Ivry Handball. Il a été remplacé en janvier par le Tunisien Hamza Kablouti, en provenance de Pontault-Combault, en Proligue (deuxième division).
À un cheveu du gros coup
L’US Ivry s’est incliné 24-25 contre Nantes, le 28 février au gymnase Delaune. Une courte défaite qui laisse de gros regrets, tant les Rouge et Noir ont réalisé un match presque parfait, allant jusqu’à compter cinq buts d’avance en début de seconde période. Profitant de la fatigue des locaux, les Nantais ont su revenir dans le match pour finalement s’imposer d’un petit but. « Peut-être la plus dure de nos victoires », écrira le gardien nantais Cyril Dumoulin sur les réseaux sociaux, après la rencontre, comme un hommage à la performance de l’USI.