« C’est une exposition de dessins », prévient d’emblée Hedi Saidi, le directeur de la galerie Fernand Léger, en préambule de la visite de Virga, qui réunit douze œuvres de la plasticienne Cat Loray. Certes, sont exposés des dessins sur de grandes feuilles blanches, au pastel, au crayon ou au fusain compressé. Mais les œuvres se révèlent aussi en trois dimensions, telles ces installations dont les ombres portées dessinent des formes organiques sur les murs de la galerie. Des dessins de lumières donc. L’artiste s’inspire du monde de la nature, en partant d’un long travail d’observation. « Je propose une autre lecture des formes naturelles, explique-t-elle. J’explore le rapport entre les choses, les interstices, les détails, les fragmentations. »

Ponctuer l’espace

Virga, qui a donné son titre à l’exposition, désigne ces trainées verticales de pluie se déployant sous un nuage sans atteindre le sol. Avec sa forme vaporeuse, sans véritable début ni fin, l’installation est constituée de dizaines d’aiguilles à tricoter en céramique blanches non vernissées suspendues au bout d’un fil. On pense aussi à des cierges en attente de sécher. Dans la salle suivante, d’autres formes en céramiques tels des pistils tracent un cercle au dessus du sol. Silencio évoque une fleur de tournesol. On apprécie l’épure de ces œuvres contemplatives qui entrent en dialogue entre elles et structurent un parcours dans l’espace de la galerie. Sur le papier à dessin, des lignes entrelacées figurent les fils d’une pelote de laine et la répétition du geste de l’enroulement. Dans la dernière salle, se déploie une longue vague, de près de quatre mètres, constituées d’anneaux de céramiques reliés entre eux par une fine corde. Une œuvre légère qui accompagne le visiteur vers la fin du parcours.

Mathieu Oui

Virga, Cat Loray. Jusqu’au 13 mars.

Pour plus de renseignements, contactez la galerie Fernand Léger au 01 49 60 25 49
ou par mail : galeriefernandleger@ivry94.fr