Les vacances de printemps touchent à leur fin. Elles sont presque passées inaperçues, étant donné le confinement en place depuis le 17 mars dernier. Pourtant, deux accueils de loisirs sont actuellement ouverts : ceux des écoles Anton Makarenko et Joliot-Curie.
« Nous faisons tourner nos équipes tous les quinze jours, précise Dominique Montet, directrice municipale de la scolarité et des accueils de loisirs éducatifs. Durant la période scolaire, nous sommes également en lien avec les directions d’école volontaires. Nos actions font l’objet de conditions très encadrées par les ministères de tutelle afin de protéger enfants et adultes. »
Conformément aux décisions gouvernementales, la Ville accueille les enfants de soignants et, plus récemment, ceux des pompiers, policiers, gendarmes, personnels de l’aide sociale à l’enfance ou encore de la préfecture de police. Une quinzaine de petits, de maternelle et d’élémentaire, ont ainsi pu profiter des activités mises en place par les animateurs et responsables pédagogiques.
Rassurer et s’amuser
« Nous recevons les enfants dont les parents sont en première ligne, explique Ali Hakim, responsable à l’accueil Makarenko. Ils sont déjà très sensibilisés à la maison aux gestes barrière. On veille, en cette période compliquée, à les rassurer, à ce qu’ils s’amusent en toute sécurité. Avec le beau temps, nous avons aménagé des espaces de jeu dans la cour. Des bénévoles de l’Union sportive d’Ivry viennent deux matinées par semaine pour faire bénéficier aux enfants de cours de sport. »
Sur chaque structure en fonctionnement, six animateurs et deux responsables se relaient par moitié en équipes du matin et du soir. Trois agents techniques interviennent également par roulement. C’est le cas de Jérôme Nogueira à Joliot Curie. « Je m’occupe de l’entretien de la salle de restauration, des toilettes et de tout ce que les enfants sont susceptibles de toucher : les tables, les poignées de portes… On porte des gants, un masque, une tenue adaptée : on est très vigilant. Habituellement, je travaille à l’école Langevin. Mais quand mon service m’a appelé, j’ai tout de suite accepté dans l’intérêt des enfants et aussi pour pouvoir sortir de chez moi ! »
Les repas sont livrés, comme le reste de l’année et dans le respect des normes sanitaires, par le Siresco (Syndicat intercommunal de restauration collective) dont la cuisine centrale est installée à Ivry.
Inégalités à jour
Tout est mis en place pour que l’accueil se fasse toute la journée et en sécurité. Cela a été le cas également avant les vacances, pour l’accueil des enfants dans les classes. Trois écoles étaient ouvertes - Paul Langevin en plus – et le sont à nouveau maintenant que les vacances sont terminés. Une trentaine d’enfants en tout sont présents. Accueil périscolaire, restauration, goûter et accueil du soir sont assurés par les agents municipaux ; la classe par les enseignants qui se sont portés volontaires. Sans oublier la nécessaire intervention tout au long de la journée, des agents techniques municipaux.
La Ville a proposé aux directeurs et professeurs des écoles de faire le lien avec les familles dont les enfants n’ont pu être contactés (numéros erronés…). « L’école à distance a révélé de nombreuses difficultés et des inégalités criantes, constate Méhadée Bernard, adjointe au maire en charge des Affaires scolaires, des politiques éducatives et de l’enfance. Notamment pour les familles les plus éloignées de l’école ou celle qui n’ont pas les outils nécessaires pour pouvoir travailler : connexion Internet, ordinateur, papier, stylos… On estime qu’il y a entre 10 et 15% d’enfants hors du système à distance. Avec l’aide de nos réseaux institutionnels et associatifs, nous participons à les identifier afin d’entrer en contact avec eux et leur fournir du matériel, comme les photocopies des leçons et des devoirs. Des choses élémentaires. Et le jour où l’école reprendra, elle devra redémarrer là où elle s’est arrêtée. »
La Ville continue donc d’ouvrir ses écoles et accueils. Une tradition bien ancrée et dont se félicite l’élue, « fière que les agents du service public se relaient pour rendre cela possible. »
Ahmed Talbi
