« Avec les membres de Solidaritess, nous avons décidé de poursuivre, car on ne pouvait pas rester chez nous sans rien faire ! Si nous avions suspendu nos actions, le monde risquait de s’arrêter pour les personnes en difficultés…
Il a fallu adapter notre activité. Aujourd’hui, en plus des maraudes auprès des sans-abris, nous faisons de l’accueil de jour et de la livraison de courses avec le soutien de bénévoles, de voisins, de la Ville, et également d’anonymes.
Au total, une vingtaine de personnes se relaient chaque jour. Je tiens à remercier toutes les personnes, d’ici et d’ailleurs, qui contribuent à cette solidarité ivryenne. Cela fait super chaud au cœur ! Les associations De la rue à la scène, Seconde chance, Restos du cœur, Secours populaire, Cape sur Ivry, collectif Annour, L’Étal solidaire… Et tous les membres de Solidaritess, bien sûr, qui sont à l’initiative de tout cela !
Les journées commencent tôt et se terminent plutôt tard. Le matin, nous recevons des livraisons de citoyens, d’associations, de la mairie qui achète des denrées, et de nous, Solidaritess, qui avec nos dons financiers faisons également des courses. Tout ce qui vient de l’extérieur est désinfecté avec des produits spécifiques : les boites de conserve, les paquets de pâtes, les bouteilles… C’est beaucoup de travail !
De 13h à 16h, nous assurons la distribution de denrées alimentaires pour aider les personnes en difficultés. Toutes les règles sanitaires sont respectées. Nous portons masque et gants. La distribution des colis se fait par une fenêtre du local et la queue respecte les distances barrière marquées au sol. Les colis permettent de tenir une bonne semaine.
En fin d’après-midi, nous faisons les courses et les livraisons pour les personnes âgées ou isolées qui ne peuvent se déplacer. Le soir, la journée se poursuit avec la distribution de repas au cours de maraudes pour les sans-abris sur Ivry et proche Paris, jusqu’à souvent 23h.
Ce dont nous avons besoin ? De denrées principalement, car cela part vite. Pâtes, semoules, conserves, huile, sucre, farine, lait, sauces… Des bénévoles, aussi. Des fois on est trop, des fois, pas assez.
Il faut que tout le monde prenne bien conscience de la crise que nous traversons. Je suis confiné seul chez moi avec mes deux petits chats. Cela doit faire plus de deux semaines que je n’ai plus d’entraînement avec l’USI. Et il est possible que sportivement, la saison soit figée. Même si ce n’est pas encore officiel.
Ce confinement n’amuse personne. Plus il va durer, plus surtout, cela va mettre en porte-à-faux des gens vulnérables, et révéler d’autres inégalités sociales et économiques. Je sais que l’idée de manquer un peu de liberté et de rester confiné chez soi, c’est compliqué. Tout le monde, y compris les jeunes, doivent prendre conscience du danger, ouvrir leur esprit et penser aux autres avant de penser à soi.
Propos recueillis par Sylvie Moisy le 27 mars.
Permanence de Solidaritess (18 avenue Spinoza) : de 13h à 16h. Contact : 06 02 55 98 05.
Lire l’article sur le soutien apporté par l’USI à Solidaritess