Malgré la pluie et le vent, ils tenaient à être présents. Au moins 300 personnes sont venues assister aux funérailles de Jacques Laloë, samedi 29 février au cimetière Monmousseau. Maire d’Ivry de 1965 à 1998, et depuis maire honoraire de la ville, il était décédé mardi 25 février à l’âge de 90 ans, à l’hôpital d’Avallon, dans l’Yonne. C’est au son de Ma France, de Jean Ferrat, que la cérémonie a débuté, en présence de Philippe Bouyssou, l’actuel maire, des élus, de Mathilde Panot et de Pascal Savoldelli, députée et sénateur de la circonscription, ainsi que de la sous-préfète, Martine Laquièze. Dans son discours, Philippe Bouyssou a évoqué le parcours de Jacques Laloë, de son enfance marquée par la maladie à ses réalisations en tant que maire d’Ivry, sans oublier ses combats et ses luttes sociales « contre la mondialisation et la désindustrialisation, pour défendre les emplois ici, dans la ville : SKF, Forges Lemoine, usine Genève... »
« Jacques n’a jamais orienté ses actions et son engagement pour obtenir des honneurs et servir un plan de carrière. C’est dans le regard des autres qu’il a d’abord émergé. Ensuite, il n’a fait qu’accepter avec un sens inné de l’intérêt général les responsabilités qui lui étaient proposés par le collectif », a-t-il rappelé. « Je t’adresse aujourd’hui, au nom de toutes les ivryennes et Ivryens, un immense merci pour ton engagement, ta bienveillance, ta disponibilité et ton sourire, mais aussi et surtout pour tous les sacrifices que tu as consentis et dont je mesure chaque jour un peu plus l’étendue. »
Un immense merci
« Jacques Laloë n’était pas un notable qui parle de haut à ses camarades ou à ses électeurs et électrices, mais un homme qui accomplit sa tâche au service du bien commun en liaison étroite avec la population », a souligné de son côté Pascal Savoldelli. « Tous les jours, il arpentait une rue d’Ivry et, avec son petit cahier, il notait tout. En rentrant en mairie, il dispatchait aux services ce qu’il avait noté », a rappelé pour sa part Sarah Misslin, conseillère municipale et secrétaire de la section locale du Parti communiste.
Et c’est une nouvelle fois au son de Jean Ferrat, son ami dont il avait célébré le mariage, que Jacques Laloë a été inhumé, son cercueil recouvert d’œillets rouges déposés par toutes les personnes présentes, élus ou anonymes.
Chapelle ardente
À la veille de l’enterrement, le 29 février en fin d’après-midi, une chapelle ardente avait été dressée à l’hôtel de ville afin que les Ivryens puissent rendre un dernier hommage à leur ancien édile. Près de 250 personnes sont venues se recueillir, déposer un œillet rouge et écrire un mot sur le livre d’or. Les élus, principalement issus de la majorité, entouraient à tour de rôle le cercueil installé dans le hall.
« C’était un maire très accessible, gentil. Il traversait la rue pour vous serrer la main », se rappelle en souriant Caroline, 47 ans. Septuagénaire, Daniel Boullé l’a côtoyé au sein du comité directeur de l’USI Handball où il a été longtemps bénévole. « Il a fait beaucoup pour notre commune, pour le sport, la rénovation du centre-ville, l’habitat social... C’est une grande perte. » Visiblement émue, Éliane Cukierman, 90 ans, a aussi connu l’ancien édile car celui-ci a travaillé à la Snecma avec son mari dans les années 50. « C’était un homme bon, intègre, communiste, issu du monde ouvrier à un moment où celui-ci était uni et fort. Avec sa disparition, une page se tourne. »
Catherine Mercadier et Philippe Gril
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