Imaginez que demain vous habitiez un appartement dont vous auriez imaginé les plans, entouré de voisins qui partagent les mêmes valeurs que vous, et avec qui vous échangez des services. Voilà le concept de l’habitat participatif. Depuis 2017, une dizaine d’habitants d’Ivry travaillent sur un projet de ce type au 60-62 rue Mirabeau. Réunis au sein d’une association, La Pétrolette, ils ont répondu à un appel à candidature lancé par la mairie. Seize logements en accession sociale à la propriété et en location sont prévus. Le permis de construire doit être déposé ce mois-ci, pour un début de construction courant 2020.
Le petit groupe est épaulé par un cabinet d’architectes (ArchiÉthic) et par une coopérative HLM (Coopimmo), qui assure la construction. « L’idée est de participer à la conception et à la définition de notre futur logement, explique Ilda, membre de la Pétrolette. On est partie prenante de toute la construction ».
« Des abeilles et des chèvres ! »
Une vingtaine de réunions entre tous les acteurs a permis d’élaborer les plans. Les logements seront répartis dans trois petits bâtiments de couleurs claires, en écho à la façade de Guy Môquet, l’école voisine. Il est prévu un local collectif de 60 m2 en rez-de-chaussée, pour accueillir toutes les activités de groupe. Une large partie des constructions sera en bois avec un maximum d’espaces plantés. Chacun a pu exprimer ses envies, comme Alexandra, jeune maman : « J’aimerais qu’il y ait un potager, du compost, mais aussi des abeilles et… des chèvres ! ».
Cinq appartements n’ont pas encore trouvé preneur. Pour postuler, rappelle Émilie, « il faut être éligible au logement social et répondre aux valeurs qui sont les nôtres : solidarité, partage et ouverture ». Des valeurs ancestrales pour un nouveau type d’habitat.
Philippe Gril
Renseignements et contacts sur lapetrolette.net
Comment ça marche ?
Chaque habitant est sociétaire de la coopérative : il en détient des parts, qu’il rembourse chaque mois. Il est en quelque sorte à la fois propriétaire et locataire des lieux. Le terrain est loué à la Ville avec un bail emphytéotique de 60 à 99 ans. S’il souhaite quitter son logement, le sociétaire revend ses parts au futur occupant des lieux, au même tarif, selon un modèle qui empêche toute spéculation. Par ailleurs, ce système n’exige quasiment pas d’apport initial.