« Êtes-vous pour la transformation de l'OPH d'Ivry en coopérative HLM ivryenne ? » Telle était la question posée aux locataires de l’Office public de l’habitat ivryen à l’occasion d’un référendum, le 6 avril. 74,4% des votants, soit 1 427 personnes, ont voté « pour ». Le taux de participation s’est élevé à 25,92% des inscrits, soit 1 978 votants. Un taux très élevé - bien plus que lors des élections de locataires au conseil d’administration – qui montre l’engagement des Ivryens sur ce sujet et l’adhésion au projet de coop’HLM porté par la Ville. « Ce nouveau statut nous permettra de garder notre autonomie de gestion, et notre autonomie stratégique », s’est réjoui à l’issue du scrutin Philippe Bouyssou, maire et président de l’OPH d’Ivry.
Ce référendum se veut en effet la réponse à la loi Elan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), adoptée en 2018, qui oblige tous les bailleurs de moins de 12 000 logements sociaux à fusionner au niveau intercommunal. Ainsi, l’OPH d’Ivry, avec ses 6 400 logements, devait se regrouper dans une mégastructure avec les autres organismes HLM du Territoire Grand Orly Seine Bièvre, qui compte 24 communes. Soit autant de divergences sur les besoins en matière de logements sociaux.
Conserver ses prérogatives
La prochaine étape consiste en la création d’une société de coordination avec d’autres organismes partageant la même vision du logement social, afin d’atteindre la taille critique de 12 000 logements qui permettrait à Ivry de conserver son entité juridique et ses prérogatives (politique d’attribution, politique patrimoniale, politique d’entretien et de proximité avec ses locataires).
Avec cette coopérative immobilière, les locataires pourront, s’ils le souhaitent, devenir sociétaires, ce qui leur permettra de s’exprimer lors des assemblées générales. « Nous espérons que les locataires seront nombreux à accepter de devenir sociétaires de cette coopérative pour participer pleinement aux décisions stratégiques de l’avenir de l’Office », exhorte Philippe Bouyssou. Fort du résultat du référendum, la Ville va pouvoir maintenant plaider sa cause devant le ministère du Logement, qui devra valider, in fine, la coopérative immobilière.
Philippe Gril