« Les présidents de la République passent, les politiques austéritaires restent, a constaté Mehdy Belabbas, adjoint au maire en charge des finances, lors de sa présentation du rapport d’orientations budgétaires pour 2019. Après la baisse drastique de la dotation globale de fonctionnement, la suppression programmée de la taxe d’habitation constitue un nouveau coup dur pour l’autonomie de gestion des collectivités locales. »
À cela s’ajoute la « contractualisation » imposée par l’État qui contraint à ne pas augmenter de plus de 1,2 % les dépenses de fonctionnement, limitées ainsi à 141,5 M€ en 2019. La dotation globale de fonctionnement octroyée par l’État se chiffrerait à 3 M€ (près de 400 000 € de moins par rapport à 2018). Les frais en personnel s’élèveraient à 81,4 M€ (contre 81 M€ en 2018), en légère hausse pour intégrer notamment l’augmentation des cotisations patronales et le fonctionnement de nouveaux équipements. Des économies sur les dépenses des services municipaux seraient réalisées à hauteur de 3 %.
« Ces efforts, déjà conséquents, ne suffisent hélas pas à dégager l’épargne nécessaire au financement de nos investissements », a déclaré Mehdy Bellabas. Dès 2019, la maison d’hôtes de la Ville et le parking de la rue Lucien Selva seraient vendus. Les subventions aux associations seraient diminuées (sauf celles de solidarité) et réduites à près de 4 M€. Le taux de fiscalité locale, lui, ne serait pas relevé.
Malgré ces difficultés, les investissements seraient estimés à 29 M€. Enfin, quelque 400 000 € seraient dédiés à l’élaboration d’un budget participatif avec les habitants.
Prises de position
Sandrine Bernard (Groupe socialiste) a jugé « l'accès à un logement décent particulièrement inférieur au besoin ». Elle a également estimé « plus qu'urgent de (...) favoriser l'implantation des médecins de ville » et « impérieux que soient poursuivis les efforts d'économie ».
Au nom de Convergence Citoyenne Ivryenne, Atef Rhouma a constaté que « comme chaque année, le gouvernement nous impose de faire “des choix”que nous aurions aimé ne pas avoir à faire. Jusqu'à quand parviendra-t-on ainsi à préserver la qualité et l'ensemble de nos services ? »
Sabrina Sebaihi (Europe Écologie Les Verts) a elle aussi pointé « la nécessité de procéder à des choix douloureux » et « incontournables si nous voulons assurer la transition environnementale » tout en portant « des politiques solidaires, sanitaires et culturelles ».
« Les gouvernements successifs n'en finissent pas de s'acharner sur nos finances », s'est exclamée Jeanne Zerner (groupe Front de gauche, Communistes, Ensemble et Citoyens). À Ivry, nous imaginons un budget de lutte. On résiste, on tient, on travaille aux alternatives. »
Sylvie Moisy
Quid du « Grand débat » ?
Que proposer aux Ivryens au regard du « Grand débat national » ? a demandé au maire le groupe Front de gauche, Communistes, Ensemble et Citoyens.
« Comptez-vous investir le “Grand débat national” proposé par le gouvernement ? Que proposez-vous aux Ivryens qui souhaitent faire entendre leurs voix dans la période actuelle ? » C’est en ces termes que le maire a été interrogé par Fabienne Oudart pour le groupe Front de gauche, Communistes, Ensemble et Citoyens, en début de séance.
« Dans ce contexte de revendication sociale, fiscale et démocratique, le président de la République nous a soudainement redécouverts, nous les maires, ainsi que l’échelon communal que les réformes institutionnelles ne cessent pourtant d’affaiblir, s’est insurgé Philippe Bouyssou. Il s’en remet aujourd’hui à nous pour l’organisation de son “Grand débat national” ». Il s’agit d’« un simulacre de démocratie auquel la ville d’Ivry n’apportera bien entendu aucune caution ».
Le maire s’est montré attentif au « besoin de débattre et d’être entendu ». Il a rappelé que de cahiers de doléances et d’exigences sont à disposition des habitants dans les Maisons de quartiers, à l’espace Gérard Philippe, à l’hôtel de ville et sur le site internet de la Ville. La salle Voltaire est prêtée aux Gilets jaunes ivryens chaque dimanche. Enfin, il a annoncé la tenue d’une réunion publique de restitution des doléances, samedi 16 mars à 10 h 30, en salle du conseil.
« Nous ne déciderons pas, en ce qui nous concerne, de l’ordre du jour et du contenu du débat. Il n’y a et il n’y aura à Ivry pas d’autres “maîtres des horloges” que les habitants eux-mêmes. »
Sylvie Moisy
Prochain conseil :
Le 11 avril, 19h45, à l’hôtel de ville.