743-actu-3-mobilisation-Solomon.jpg

Ils ont eu gain de cause ! Mobilisés depuis le 3 mars dernier, des parents d’élèves de l’école élémentaire Einstein occupaient le bureau de la directrice pour dénoncer le non-remplacement des enseignants absents (Lire le précédent article d’IMV hebdo).

Une délégation de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves) Einstein a été reçue mardi 11 mars dans l’après-midi par Fanny Bianchini, inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription scolaire d'Ivry. Leurs réclamations ont été entendues Ils ont obtenu les garanties d’un remplacement pérenne dans chacune des trois classes laissées pour compte : un CP, un CE1 et un double niveau CM1/CM2.

Malgré cette bonne nouvelle, « le combat ne s’arrête pas là, indique Laure Vandeninde pour la FCPE de l’école Einstein. Nous allons apporter notre soutien aux autres écoles d’Ivry qui ont des problèmes. » Au nombre d’entre elles, l’école élémentaire Jacques Solomon.

Mardi matin 11 mars, le collectif des parents d’élèves de l’élémentaire Solomon a occupé le bureau du directeur, d’où il a appelé l’inspectrice de la circonscription pour lui faire part de ses revendications. L’accès aux classes a été bloqué. Les cours n’ont pas été assurés ce jour-là par les enseignants.

Plus de 50 jours d’absence non remplacés depuis la rentrée, une classe en surcharge avec 36 élèves la semaine dernière, une classe de CE1 qui a vu se succéder neuf remplacements différents pendant un congé maternité… Autant de dysfonctionnements relatifs à l’école élémentaire Solomon, dénoncés le même jour dans un communiqué par le syndicat d’enseignants Sud Éducation 94, alors que les élèves sont certes accueillis mais répartis dans les autres classes aux effectifs déjà élevés. « Avec les élèves supplémentaires dus aux non-remplacements, les effectifs augmentent très vite dans chaque classe car ils sont déjà assez importants au départ. En effet, malgré un Indice de position sociale (IPS) très faible et bien en dessous de 90, cette école n'est pas classée REP Réseau d'éducation prioritaire (REP). Il n'y a donc pas de classes dédoublées, ce qui permet de répartir les élèves sur plus de classes, et un CM2 est à 29 par exemple. Les enseignants, comme les parents, revendiquent donc, en plus des remplaçants, l'urgence d'un statut REP. »

La lutte se poursuit

Comme dans d’autres établissements scolaires ivryens, l’élémentaire Solomon se retrouve avec trois classes - dont l’une depuis le 14 janvier- sans enseignant ni remplaçant pérenne. « Lundi dernier, à 8h du matin, un remplaçant est arrivé, mais à 9h30, après avoir commencé la classe, il a été appelé pour partir à l’école élémentaire Einstein ! témoigne Ilham Mimouni, porte-parole du collectif de parents d’élèves de l’école élémentaire Solomon. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ! Il n’y a aucune solution pérenne. Certains enfants sont en décrochage faute de continuité pédagogique. Ils sont à plus de 32 dans les classes, avec parfois- comme lundi dernier - trois niveaux différents à gérer. Les enfants comme les enseignants sont en souffrance. Alors même que la Convention internationale des droits de l'enfant a inscrit dans ses articles 28 et 29 que l’éducation est un droit ! »

Plus tard dans la journée de mardi, l’Éducation nationale a annoncé que deux remplaçants pérennes devraient arriver jeudi 13 mars à Solomon afin de pallier l’absence d’enseignants dans deux classes, un CP et un CE2. Les parents d’élèves prévoient de bloquer l’école jusqu’à leur arrivée. Dans cette même attente, les enseignants suspendent pour l’heure leur grève pédagogique. La pression exercée par les parents d’élèves auprès du ministère, du directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen) du Val-de-Marne et de la directrice de circonscription pour obtenir un classement en REP est maintenue.

« La mobilisation et l'occupation devraient se poursuivre jeudi, rejointes par d'autres écoles d'Ivry, comme l'école élémentaire Makarenko (dont la maternelle était elle aussi occupée ce matin [mardi dernier] par les parents) », confirme dans son communiqué Sud Éducation 94. À l’école élémentaire Makarenko : sur les 276 demi-journées d’absences d’enseignants, seules 32 ont été remplacées, soient 244 non-remplacées. Concernant les AESH, ce sont 63 demi-journées d’absence non remplacées.

« Avant les vacances d’hiver, l’école de L’Orme au Chat, qui manquait d’un enseignant, a été occupée par des parents d’élèves qui ont obtenu gain de cause, rappelle Fabienne Oudart, maire adjointe aux politiques éducatives du premier et second degré. Puis l’école élémentaire Einstein a bougé. Cela signifie malheureusement que si les parents d’élèves n’occupent pas une école, ils n’auront pas gain de cause. Fort heureusement, il y a à Ivry une mise en réseau entre parents d’élèves, d’écoles à écoles. La Ville est solidaire des parents qui demandent une égalité de droits en matière d’éducation, dans des conditions d’accueil sereines et qualitatives. Et nous, élus, serons toujours à leurs côtés. »

Sylvie Moisy

Retour en haut de page