
Depuis lundi 3 mars, les parents d’élèves de l’école élémentaire Albert Einstein occupent le bureau de la directrice, pour réclamer le remplacement des enseignants absents. Depuis la rentrée, ce sont 50 journées d’absence qui ont été non remplacées. Cette situation est évidemment préjudiciable pour les enfants, qui sont répartis dans d’autres classes que la leur et ratent des heures d’apprentissage, pour les enseignants qui doivent faire cours devant des classes surchargées, et pour la direction qui doit trouver des solutions au jour-le-jour.
Sans oublier les parents, soumis à l’incertitude quant à la garde et à l’éducation de leurs enfants, comme le relate Jean-Philippe, membre de l’association de parents d’élèves FCPE :« Ma fille est en CM2. Ça va elle est autonome et quand elle peut être répartie elle peut faire son travail. Mais les parents des petits doivent se débrouiller pour les garder, et sur des périodes longues ça leur pose des problèmes. Ça fait 9 ans que j’ai des enfants scolarisés et j’ai vu la situation de l’école se dégrader. Il y a de moins en moins de profs des écoles. »
Préjudiciable pour les apprentissages
« Les remplacements se font plus ou moins au compte-goutte, poursuit Simon, lui aussi à la FCPE et papa de deux enfants en CP et CM2 à l’école Einstein. On sait que quand on obtient un remplacement, il s’est fait au détriment d’une autre école, donc ça veut dire qu’il y a une autre classe à Ivry qui se retrouve sans enseignant remplaçant. Ce n’est pas terrible que les enfants soient répartis, ça devient un peu la garderie. Ils ne sont pas forcément répartis dans des classes de même niveau et ne pourront pas suivre les enseignements. Ça surcharge la classe, ça fait du boulot en plus pour les enseignants concernés et pour la directrice. Au niveau des apprentissages, c’est préjudiciable. Nous sommes aussi là pour défendre l’école publique. »
Ce mardi 4 mars, au deuxième jour de mobilisation, le maire d’Ivry, Philippe Bouyssou, accompagné de Fabienne Oudart, adjointe en charge des politiques éducatives, et de la députée Mathilde Panot, se sont rendus à l’école Einstein pour apporter aux parents et à la direction leur « soutien indéfectible pour le droit à l’éducation ». « Il faut que les enfants ivryens aient les mêmes droits que les enfants de St-Maur ou du cinquième arrondissement de Paris, réclame Fabienne Oudart. Ivry est une ville populaire et métissée, beaucoup de gens sont dans une précarité sociale assez forte : normalement on doit donner plus à ceux qui ont moins, en l’occurrence ce n’est pas ce qui se passe. Il y a des académies qui ont plus de moyens que d’autres, celle de Créteil n’est pas la plus riche alors qu’elle accueille une quantité incroyable d’enfant. Ce sont des choix budgétaires. Il y a moins de professeurs parce que c’est un métier qui est mal payé. Nous sommes la 7e puissance mondiale, nous pourrions payer correctement nos enseignants ! La question c’est : quel choix de société on fait pour nos enfants. L’éducation, c’est une priorité, on sera toujours là pour dire qu’il faut des moyens. »
La mobilisation continuera à l’école Einstein tant que celle-ci n’aura pas obtenu des résultats concrets pour assurer la continuité pédagogique essentielle aux enfants.
Philippe Gril