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Sousaphone, soubassophone, bugle, hélicon, euphonium…Ces noms ne vous disent rien ? Soufflez un (bon) coup : tous ces instruments appartiennent à la grande famille des tubas. Bientôt, vous serez incollables sur ce cuivre à pavillon et pistons et ses nombreuses déclinaisons. Le conservatoire municipal de musique et de danse lui consacre une semaine de découverte. Ce type d’initiative a été mis en place depuis 2008. Avant le tuba, la lumière a ainsi été faite sur la clarinette, la guitare, le violon, la harpe…
L’idée est de brosser une grande partie du répertoire d’un instrument, de la musique ancienne à la plus contemporaine. Et de faire jouer autant les élèves du conservatoire que des professionnels d’envergure. Ainsi, l’Elephant Tuba Horde ne se contentera pas de donner un concert de ses compositions de jazz énergique. Le septette, qui compte cinq tubistes dans ses rangs, sera rejoint sur scène par des élèves de l’ensemble de cuivres du conservatoire. Dans le cadre de cette classe master class, ils joueront une pièce funk, une biguine et un morceau de musique contemporaine, le tout en faisant la part belle à l’improvisation, même pour les musiciens les moins aguerris.
« Pon pon pon » ?
L’Elephant Tuba Horde ressuscite une formation phare des années 80 créée par Marc Steckar, lequel entendait jeter la lumière sur un instrument trop méconnu, voire snobé. « Souvent, on me sort les paroles de Boby Lapointe : “Je veux jouer de l’hélicon, pon, pon, pon”, sourit François Thuillier, tubiste émérite à la tête du groupe, en faisant référence à la réputation pataude de ce vent au timbre souvent grave. C’est pourtant un instrument plus véloce que le trombone, à la tessiture plus grande que celle de la trompette… Parmi les cuivres, sa pratique a explosé : on trouve des cours partout aujourd’hui. »
Il faut dire que le tuba est relativement récent. Si une guerre des brevets aura lieu entre différents fabricants d’instruments, dont Adolphe Sax et ses saxhorns, la création des cuivres regroupés sous le terme générique « tuba » date du premier tiers du XIXe siècle. « En France, le premier certificat d’aptitude de tuba, le diplôme permettant d’enseigner, n’a été délivré qu’en 1989 ! Auparavant, c’étaient les trombonistes qui donnaient les cours de tuba dans les conservatoires », souligne François Thuillier.
À Ivry, c’est Élodie Straub qui a la charge de la classe de tuba depuis l’année dernière. Professeure de piano à l’origine, elle est venue au tuba sur le tard pour jouer en orchestre. Du tuba ? « Je joue de l’euphonium, un instrument créé par des fabricants anglais et dont l’amplitude se rapproche de celle du violoncelle, précise-t-elle en pointant la grande variété des « tubas », grands, petits, graves et aigus. Ce qui me plaît c’est qu’on peut tout jouer, comme de la musique de chambre : on peut tout à fait arranger les parties d’alto ou de violoncelle des trios de Max Bruch. »
Montrer la richesse du tuba, c’est tout l’enjeu de la semaine de découverte dont elle est à l’initiative. La sémillante enseignante se produira elle aussi sur scène avec le groupe Les Pavillons marteaux et des élèves du conservatoire pour Tuba & piston, un spectacle humoristique, accessible dès 6 ans et qui requiert la participation du public. De quoi hisser haut le pavillon du rutilant cuivre.
Thomas Portier
Tuba & Piston par Les Pavillons marteaux le 12 février à 17h ; Elephant Tuba Horde le 15 février à 19h à l’Auditorium Antonin Artaud de la médiathèque : 152 av. Danièle Casanova. Spectacles gratuits sur réservation à conservatoire.municipal@ivry94.fr ou au 01 49 60 26 95.