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Oum Kalthoum [ou Oum Kalsoum] a marqué l’histoire de la musique arabe et celle de son pays : l’Égypte. On la surnommait « Le Rossignol du Nil » ou « L’astre de l’Orient ». © Illustration d’Éloïse Heinzer

Le 12 décembre 2024, la voix poignante d’Oum Kalthoum s’échappe de l’enceinte connectée. Dans son appartement du centre-ville, Anne Jouve écoute avec ferveur une chanson intitulée, Si je pardonne ou En Kont Asassameh : « Je ne parle pas arabe mais je suis scotchée quand j’écoute ce titre car je sens à la fois le désir et le désespoir. Sa voix est exceptionnelle. Elle a des sonorités rauques qui viennent des tripes ! »

Le 18 janvier 2025 à 17h, à la médiathèque du Centre-ville, l’autrice ivryenne présente son opus Oum Kalthoum cosigné avec Jessie Magana et l’illustratrice Eloïse Heinzer. Un ouvrage écrit à la demande de l’éditeur Gallimard Jeunesse. Lors de cette soirée, des musiciens reprendront des extraits de l’astre d’Orient. Anne Jouve dansera, seule, et avec ses élèves.

Éditrice indépendante de profession, elle est aussi professeure de danse orientale à la Maison municipale de quartier d’Ivry-Port. Une passion pour cet art, née lors d’un voyage en Égypte en 2001 alors qu’elle a 25 ans : « J’ai passé une journée à écouter de la musique orientale dans une boutique, dont le répertoire d’Oum Kalthoum. Le disquaire m’a demandé pourquoi je ne ferais pas de la danse orientale ? Je lui ai répondu que je ne me sentais pas légitime de le faire, étant française. Ma réponse l’a vexé mais je me suis sentie autorisée à apprendre. » Même si Anne Jouve ne danse pas sur les titres de la diva égyptienne, essentiellement inspirés par les chagrins d’amour, le personnage la fascine. 

Communion publique

Née dans un village pauvre du delta du Nil (entre 1898 et 1904) et décédée en 1975, l’astre de l’Orient a connu une renommée mondiale de son vivant. Son père était imam, sa mère travaillait dans les champs pour qu’elle puisse aller à l’école comme son frère. Oum Kalthoum découvre la musique à travers les chants sacrés qu’elle interprète lors de fêtes religieuses, déguisée en garçon. Virtuose, elle est repérée par des musiciens qui la font venir au Caire.

« Avant un concert, elle observait le public derrière le rideau et décidait au feeling les airs qu’elle allait chanter,rappelle Anne Jouve. Elle communiait avec lui ! » Au-delà de sa voix, Oum Kalthoum incarne un parcours de femme libre, une figure d’émancipation et la voix du monde arabe, autant de facettes qui la rendent éternelle.

Catherine Mercadier

- Soirée Oum Kalthoum le 18 janvier à 17h à l’auditorium Antonin Artaud de la médiathèque du centre-ville. Entrée place Voltaire. Réservation sur place ou par mail : mediatheque.reservations@ivry94.fr
- Atelier de danse orientale le jeudi de 17h30 à 19h à la Maison municipale de quartier d’Ivry-Port.

Plus d’infos sur la vie d’Oum Kalthoum ici

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