« Vous savez, j’existais avant d’avoir connu Marcel… », déclarait-elle à Ivry ma ville à l’été 2023, faisant référence à son cher époux, décédé en 2019. Le couple Marcel et Jeannine Zaidner reste indissociable de l’histoire politique et sociale d’Ivry… et du quartier Marat-Parmentier. Jeanine Zaidner s’est éteinte le 26 octobre. Elle avait 92 ans. Elle qui était résidente à l’Ehpad de L’Orangerie depuis trois ans, continuait de s’indigner contre les injustices, pour la planète. « Vous me voyez en fauteuil défiler contre la réforme de la retraite ? Et pourtant je suis révoltée, croyez bien ! » Dérouler son CV, c’est dresser le portrait d’une sténodactylo de 17 ans chez Pigier, sensibilisée à la politique au début des années 50 dans la famille de cœur qui l’avait recueillie, adhérente au PCF, syndiquée à la CGT... Un militantisme affermi par sa rencontre avec Marcel Zaidner, puis par leur mariage en 1953.
Révoltée
Jeannine a endossé bien des responsabilités politiques : membre du bureau national de l’Union de la jeunesse républicaine de France et du conseil national des Jeunesses communistes (1953-1963), membre du comité puis du bureau fédéral du parti communiste français Seine-Sud puis du Val-de-Marne (1959-1975), membre du bureau puis du secrétariat national de l’Union des femmes françaises (1963-1983), directrice d’Heures claires jusqu’en 1983… Ellefut même secrétaire parlementaire de Georges Marchais… Née Jeannine Rio le 30 janvier 1932 à Paris XIIe, celle qui aurait aimé devenir journaliste a également été maire-adjointe et conseillère municipale d’Ivry entre 1983 et 2001.
« Je voulais servir ma commune et il est normal que ces fonctions soient occupées par des femmes car nous représentons tout de même la moitié de l’humanité. » Elle reconnait à Marcel de l’avoir éveillé aux idées féministes. « En 1968, j’ai demandé que le terme "féminisme populaire" soit intégré dans le vocabulaire de l’Union des femmes françaises, à une époque où ces mots n’allaient pas de soi, même au sein d’un parti progressiste comme le mien. »
Cet état d’esprit tourné vers les autres l’a fait s’impliquer plusieurs décennies durant dans la vie du quartier Marat-Parmentier. Elle participa d’ailleurs à la mise en place du comité de quartier et à la création de l’association Soleil à Parmentier, avec Laurence Callegari et Gilbert Dumortier. Jusqu’au bout, elle est restée fidèle à ses engagements. Elle sera inhumée au cimetière Monmousseau le 4 novembre à 15h.
La rédaction