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© Aïda Dahmani

« Un jour j'deviendrais quelqu'un / En attendant j'fais semblant / Treize ans, j'faisais déjà des prods / Maintenant va falloir qu'j'en vende / On a galéré comme tout le monde / Mais bon, c'était pas horrible/On a bien mangé au Crous/Mais on commandera le dessert au Ritz », annonce Danyl sur son titre Billie Eilish. Comme la superstar américaine au succès précoce qui donne son nom au morceau, le natif du Val-de-Marne espère engranger les bénéfices d’un effort acharné mené à domicile.

Ce n’est pas pour rien que le rappeur a baptisé son dernier album Khedma, « travail » en arabe. Lui qui a appris le piano dès 6 ans sur l’insistance de sa mère, s’est ensuite formé en autodidacte via Internet pour produire des instrus hip-hop. C’est sur le réseau social Twitch où il compose en direct que Danyl agrège une communauté fidèle. Et à 25 ans aujourd’hui, il est programmé dans des salles de plus en plus grandes et prestigieuses et nombre de festivals de premier plan.

Un succès qu’il doit à une plume tantôt roublarde et rentre-dedans, tantôt sensible et nostalgique. Jamais il n’évite de montrer sa vulnérabilité. Surtout, lui qui cite comme influences tant le mastodonte du rap Drake que les chanteurs algériens Idir ou Cheb Hasni, puise autant dans les codes du rap français actuel avec cette voix filtrée que dans la pop ou le raï sentimental. Il évoque ainsi souvent l’Algérie de ses vacances en famille du point de vue d’un Français « à origines ». « Pour ma mère un Olympia », promettait-il dans Ti amo. Ce sera le cas en avril 2025. Mais pour l’heure, c’est à Ivry qu’on peut l’applaudir.

Thomas Portier

Danyl (première partie Taftaf) le 11 octobre à 20h au Hangar : 3/5 rue Raspail. 01 72 04 64 25.

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