« AESH non attribués, enfants maltraités ! », « École en danger ». Ce 7 juin dès 8h, une cinquantaine de parents d’élèves et d’enseignants se sont rassemblés devant l’élémentaire Anton Makarenko suite à un accident qui aurait pu tourner au drame. Des élus étaient présents : la députée Mathilde Panot et la conseillère municipale Estelle Boufala.
« Le 28 mai, Samuel, un petit garçon de 7-8 ans, atteint d’un trouble du spectre autistique (TSA) a réussi à s’échapper de l’école : il a pris une trottinette en maternelle et a ouvert deux portes avec bouton, avant de descendre la rue le long de l’église jusqu’à l’angle de l’avenue Georges Gosnat et de la rue Gabriel Péri où il est tombé, détaille, visiblement ébranlé, le directeur de l’école Bertrand Quinet, qui est également adjoint au maire. C’est un miracle qu’aucune voiture ne l’ait touché ni blessé. »
Les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap) et les enseignants sont aussi sous le choc. Certains d’entre eux ont participé au documentaire de Claire Simon Apprendre, présenté en mai au dernier Festival de Cannes. Rappelons que cette élémentaire compte 23 élèves notifiés comme nécessitant une AESH, individualisée ou mutualisée, et que l’école n’en a que trois et demi.
Mises en danger
« Depuis deux ans et la création de la classe Ulis [Unité localisée pour l’inclusion scolaire] à l’élémentaire Makarenko, nous alertons sur le manque d’AESH qui entraîne de graves mises en danger comme nous venons de le vivre, explique Nathalie Surcin, parent d’élève. Ce n’est pas un défaut de surveillance qui a causé cet incident qui aurait pu être catastrophique mais bien un manque d’accompagnement et de places dans des structures spécialisées. Samuel est accueilli trois fois par semaine durant une heure et demi à l’école car il n’a pas de place en Institut médico-éducatif (IME).Le reste du temps, il est en hôpital de jour, ultra-sécurisé. »
Après moult actions auprès de la Défenseure des droits ou du rectorat, une maman a fini, elle, par porter plainte auprès du Tribunal administratif pour son fils atteint de TSA et elle a enfin obtenu l’AESH qu’il lui avait été notifié : « J’invite toutes les familles à faire la même chose pour que nos enfants ne soient plus en souffrance à l’école ». D’autres mobilisations des parents sont prévues dans les jours qui viennent pour obtenir les moyens nécessaires à une école réellement inclusive.
Catherine Mercadier