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La joie des Ivryens après la victoire à Saran, qui permet à l’USI de se maintenir dans l’élite. © USI Handball – Robin Grolleau

C’était donc pour cela ! Tous ces points perdus à la dernière seconde, ces six défaites consécutives en fin de saison - dont deux à domicile contre Créteil et Chartres, rivaux pour le maintien – n’avaient pour seul but que de nous offrir une finale à la vie à la mort contre Saran, où le perdant prendrait la direction de la deuxième division ! On plaisante bien sûr, mais il faut avouer que cette victoire décisive dans le Loiret aura offert à tous, joueurs, staff, supporters, une joie incommensurable.

« Ça va rester mon meilleur souvenir et mon plus grand moment de bonheur à l’USI », déclare Léo Martinez, qui jouait son dernier match en rouge et noir avant de partir pour Nordsjaelland, au Danemark. « Je voulais bien finir et laisser le club où il mérite d’être, à savoir en première division, poursuit le demi-centre qui aura joué 13 ans à Ivry. On pouvait se maintenir avant en battant Créteil et Chartres et on était passés à côté en perdant de peu, et on s’est retrouvé à jouer notre maintien sur la dernière journée… Cela résume bien mes années à Ivry où il a fallu se battre jusqu’au dernier moment. »

Gravée en eux

« Oui c’est un moment fort, poursuit Pascal Léandri, directeur sportif, qui a laissé poindre quelques larmes vendredi soir. Cette dramaturgie n’avait jamais été vécue par le club. Ce groupe de joueurs n’aura pas gagné de titre, mais cette victoire restera gravée en eux. Ce qui la rend d’autant plus intense, cette joie, c’est qu’on aurait pu éviter de connaître ce dernier match couperet. On a commis une erreur : à un moment on a eu la sensation qu’on allait se maintenir sans trop de problèmes, et finalement la défaite contre Créteil nous a mis en difficulté. La force du groupe, c’est d’avoir su se remobiliser. Un autre que celui-là aurait pu exploser. »

Car les hommes du coach Didier Dinart ont réalisé un match de costauds face à des Saranais aux jambes tremblantes en première mi-temps. Auteurs d’un début de match canon comme rarement ces dernières semaines, les Rouge et Noir ont su creuser un écart de sept buts à la mi-temps. Malgré un trou d’air en seconde période, ils n’ont pas craqué (victoire 29-27) et ont su creuser un nouvel écart pour éviter une fin de match en eau de boudin, comme si souvent cette saison. « On ne nous donnait pas vainqueurs, mais toute la semaine on s’est préparé en se disant : "on va gagner ! ", raconte le gardien David Bernard. Dans notre tête c’était impensable de perdre. En voyant les mecs à l’entraînement, je savais qu’on allait le faire. On avait trop d’avance au classement à un moment de la saison et on s’est mis à faire des calculs. Pour nous, ce n’est pas bon. Nous sommes meilleurs quand nous avons le couteau sous la gorge»

Un club de combat

C’est une constante en effet, ces dernières années. Si l’USI rate les marches qui lui permettraient de grimper plus haut (larges défaites à domicile contre Dunkerque et Cesson), elle ne rate jamais les matchs capitaux. « Nous avons aussi l’habitude de gagner les matchs pour le titre, rappelle Pascal Léandri. On a été champions de France huit fois chez les hommes et neuf fois chez les femmes, on a gagné la coupe de France (en 1996), on remporte des titres chez les jeunes… La capacité à se ressouder dans les moments importants est une de nos valeurs cardinales. Nous sommes un club de combat, et nous aimons ça. Il y a quelque chose d’irrationnel, avec ce sentiment d’être en mission. L’histoire de ce club te porte et t’oblige à te galvaniser. » Une autre chose est sûre : l’USI Handball a le chic pour faire battre le cœur de ses supporters qui auront donc la joie de retrouver leur club fétiche en septembre, pour une 66e saison dans l’élite.

Philippe Gril

Jeux Olympiques Paris