C’est une fin qui nous laisse sur notre faim… Oui, nous aurions aimé qu’elle se termine autrement cette belle épopée des moins de 18 ans de l’USI Foot en coupe Gambardella, l’équivalent pour les jeunes de la Coupe de France. Pas comme ça, pas maintenant, pas après tout ce qu’ils avaient fait ! Dimanche 4 février, alors qu’Ivry perdait 2-0 contre Versailles lors de ce 16^e de finale historique, quelques excités n’ont rien trouvé de mieux que de jeter des bouteilles d’eau sur l’arbitre de touche, après avoir déjà copieusement arrosé à plusieurs reprises le banc de touche adverse. Il restait dix minutes à jouer, mais l’arbitre mettait fin à la rencontre pour « problèmes de sécurité ». Une grosse déception pour les joueurs, le staff et le président Pierre Mbappé, mais aussi pour les supporters venus en masse au stade des Lilas pour cet événement.

En atteignant les 16^e de finale pour la seconde fois dans leur histoire, les jeunes rouges et noirs ont réalisé un exploit. Alors qu’ils évoluent en championnat Régional 2, ils se sont extirpés des premiers tours régionaux, avant de dominer (4-1) Schiltigheim lors du 1^er tour fédéral, le 10 décembre. Puis, en 32^e de finale, ils ont fait tomber Orléans (1-0), le 14 janvier à Ivry. Une prouesse alors que les Orléanais évoluent en championnat national (1^ère division de la catégorie) avec des clubs comme l’Olympique lyonnais ou l’AJ Auxerre, des références en matière de formation des jeunes.

Pression

Devenus les petits poucets de la compétition, les Ivryens ont fini par craquer face à de solides et sérieux Versaillais, évoluant une division au-dessus (R1). « Sur la rencontre, Versailles a été bien meilleure et la défaite est logique, reconnaissait après la rencontre le coach ivryen, Marwane Hamza. On n’a pas fait un mauvais match mais la marche était un peu haute aujourd’hui. Face à Orléans, les joueurs avaient moins de pression et ont joué plus relâchés. Aujourd’hui on a eu du mal à être dangereux. » Pour l’avant-centre Moussa Diarra, l’équipe « a manqué de dalle ». « On s’était pourtant dit dans le vestiaire qu’il fallait jouer à fond ! On s’est mis la pression et on n’a pas montré nos qualités. Il y a beaucoup de frustration et de déception. »

Mais au-delà de la déception, légitime, reste la fierté après avoir accompli un tel parcours.  « Dans le vestiaire, je leur ai dit qu’ils pouvaient être déçus, mais pas abattus, raconte Pierre Mbappé, le président du club. Ils doivent être fiers de ce qu’ils ont fait. Je suis dans le foot depuis longtemps et je n’ai jamais vu une équipe de R2 atteindre ce niveau-là en Coupe Gambardella ! 95% de l’effectif est Ivryen. Certains viennent de notre école de foot, d’autres étaient partis mais sont revenus… Ça prouve qu’il y a un bon vivier dans le club et cela peut donner des idées aux autres talents de l’école de foot : s’ils restent, eux aussi pourront vivre ce genre d’aventures avec Ivry.»

Philippe Gril